Contexte : l'OMS recommande un allaitement au sein exclusif pendant les 6 premiers mois de vie, or en France, la part des nourrissons allaités à 6 mois n'est que de 18%. En 2016, les Nations Unies, l'OMS et l'Unicef encourageaient les mères à poster sur les réseaux sociaux des photos d'elles donnant le sein à leur nouveau-né. Ce mouvement baptisé « Brelfie » a pris de plus en plus d'ampleur ces dernières années.
Objectif : évaluer l'influence des réseaux sociaux sur la pratique de l'allaitement en France.
Méthode : étude qualitative basée sur 18 entretiens semi dirigés avec des femmes en cours d'allaitement. Les entretiens ont été enregistrés puis retranscris intégralement et analysés avec triangulation des données via le logiciel NVivo12®.
Résultats : une double influence, positive et négative, des réseaux sociaux sur l'allaitement a été mise en évidence. La recherche d'informations et de soutien étaient deux éléments récurrents, ainsi que le partage d'expérience, la rapidité d'accès aux contenus et le fait d'établir des interactions entre utilisatrices. Spontanément, les participantes évoquaient peu d'aspects négatifs, que l'on peut grouper en 3 catégories, conduisant toutes à un sentiment de culpabilité : les critiques ouvertes, des images peu représentatives de la réalité, et une incitation trop marquée à l'allaitement.
Conclusion : cette étude a mis en évidence une influence majoritairement positive des réseaux sociaux sur l'allaitement. Elle invite à réfléchir à la différence entre « promotion de l'allaitement» et «promotion de l'aide et du soutien à l'allaitement». Les réseaux sociaux sont un réel outil de communication et de soutien, d'ores et déjà utilisé par les mères allaitantes, et pourquoi pas, par les professionnels de santé, dans un futur proche.