Contexte : peu de données existent concernant les résultats cliniques et échographiques après implantation valvulaire mitrale par cathéter (TMVI) comparé au remplacement valvulaire mitral chirurgical redux (RVM). Objectif : déterminer la faisabilité, la sécurité et les résultats à court et moyen termes du TMVI vs. RVM dans les dégénérescences de bioprothèses mitrales. Méthodes : 33 patients traités par RVM et 52 par TMVI valve-in-valve par voie transseptale, pour dégénérescence de bioprothèse, ont été identifiés rétrospectivement. Un critère composite a été défini et comprenait : décès cardiovasculaire, accident vasculaire cérébral, hémorragie au moins majeure, hospitalisation pour insuffisance cardiaque ou réintervention mitrale. Résultats : l’âge moyen et l’EuroSCORE II étaient significativement plus élevés dans le groupe TMVI que dans le groupe RVM (âge 63±21 ans vs. 51±15 ans, p=0,002 ; EuroSCORE II 12,5±12,2% vs. 6,2±3,3%, p=0,001). Le suivi médian était de 2 ans. À 5 ans, il n’y avait pas de différence significative sur la survie (61,5±10,5% vs. 81,4±8,7%, p=0,07) ; la survie sans événement était inférieure dans le groupe TMVI (34,3±9,8% vs. 78,3±9,1%, p=0,002). Au dernier suivi, la fraction d’éjection du ventricule gauche moyenne était de 56±10%, le gradient trans-mitral moyen était de 6±3 mmHg. L’âge, un antécédent de chirurgie tricuspide, un antécédent neurologique, une dialyse, et le caractère urgent, ont été identifiés comme facteurs de risque de survenue d’évènement. Conclusion : le TMVI apparait comme une alternative au RVM chez certains patients sélectionnés à haut risque, présentant une dégénérescence de bioprothèse mitrale.