Le stage commando marine (STAC) élémentaire est l’un des plus difficiles de l’armée française que ce soit sur le plan physique ou psychique avec un taux d’attrition parmi les plus importants : près de 80 à 90%. En 2012 une étude épidémiologique faite par Morinière retrouvait une inaptitude médicale comme motif chez 50% des éliminés au stage. En conséquence il proposait un certain nombre de mesures de prévention afin de diminuer le risque de blessure au cours du stage et en conséquence d’augmenter le nombre de candidats brevetés. L’objectif principal de notre étude est d’objectiver si les mesures de prévention prises parmi celles proposées, ainsi que les modifications du stage depuis 2012, ont diminué ce taux d’inaptitude. Les objectifs secondaires étaient de faire un nouveau bilan exhaustif des pathologies traumatiques et médicales rencontrées pendant le stage et de les comparer aux résultats de 2012. Et enfin s’il existe des facteurs prédictifs de réussite ou d’échec au stage. Matériel et méthode : il s’agit d’une étude épidémiologique, rétrospective effectuée sur le STAC 152 de septembre 2019, réalisée à partir des dossiers médicaux et des fiches de surveillance épidémiologique des stagiaires réalisant le STAC élémentaire. Résultats : 67 stagiaires ont été inclus. L’incidence des arrêts pour motif médical fut de 0,62 en 2019 contre 0,42 en 2012 soit un risque relatif entre les deux stages (2012/2019) de 0,68 (IC95% : 0,517 - 0,893, p = 0.005). Les stagiaires de 2019 ont un risque d’arrêt pour motif médical significativement plus important qu’en 2012. Les pathologies ostéo-articulaires sont la première cause d’inaptitude. La localisation prédominante reste les membres inférieurs et les parcours d’audace demeurent la première cause de blessure. La refonte de certains parcours et les modifications de barème ont eu un effet positif sur la survenue des traumatismes à haute cinétique et sur l’impact de la météo sur les parcours. Conclusion : le nombre d’arrêts par inaptitude médicale est en augmentation sur le stage étudié de 2019. La prévention doit se poursuivre et se renforcer sur certains points. En particulier sur le plan de la sensibilisation des différents intervenants, du suivi médical en amont et de la surveillance épidémiologique qui nous paraissent les plus pertinents pour l’avenir. Plusieurs outils sont proposés dans ce sens.