Les coxalgies sont fréquentes chez les adultes paralysés cérébraux et impactent négativement leur qualité de vie et leurs capacités fonctionnelles. Le but de cette étude de cas rétrospective était d’examiner l’intérêt d’injections intra-articulaires d’anesthésiques et de corticoïdes, plus ou moins associées à des injections intramusculaires de toxine botulique, pour la prise en charge des douleurs de hanches dans cette population. Méthode : 14 patients paralysés cérébraux adultes (moyenne d’âge 27,4 ans) ont été pris en charge pour des douleurs de hanche entre 2010 et 2020. Une injection intra-articulaire d’anesthésique a été réalisée chez 13 de ces patients avec évaluation de l’efficacité à 1 heure. 12 patients ont reçu une ou plusieurs infiltrations de corticoïde. 9 patients ont bénéficié d’injections intramusculaires de toxine botulique. Une évaluation de la douleur de hanche a été effectuée à 3 mois des gestes. Résultats : le test anesthésique a été efficace pour 11 des 13 patients injectés. 10 des 12 patients chez qui ont été réalisées les infiltrations de corticoïdes ont vu une diminution de leur coxalgie à 3 mois. Parmi ces 12 patients, 7 ont également bénéficié d’injections de toxine botulique. 2 patients, chez qui une origine extra-articulaire de la douleur était suspectée, ont reçu des injections de toxine botulique sans infiltration de corticoïde. Ils étaient tous deux soulagés de leur douleur de hanche à 3 mois. Conclusions : les tests anesthésiques ont permis d’orienter le diagnostic étiologique des coxalgies en confirmant une origine intra-articulaire à la douleur. En cas de test positif, les infiltrations de corticoïdes se sont avérées efficaces pour soulager la douleur pendant au moins 3 mois. Les injections de toxine botulique dans les muscles péri-articulaires ont permis de diminuer une partie des douleurs d’origine extra-articulaire. Au vu de ces résultats, nous proposons un arbre décisionnel pour orienter la prise en charge des coxalgies des adultes paralysés cérébraux, pour tenter de les soulager au mieux, parfois au long cours, parfois dans l’attente d’une chirurgie pour en pérenniser l’efficacité.