Contexte : L’alimentation à la demande respecte au mieux les signaux de faim et satiété du nourrisson, et préserve ainsi ses capacités d’auto-régulation pour plus tard. L’allaitement maternel est majoritairement pratiqué à la demande. Cependant, près de la moitié des nourrissons français sont nourris au biberon dès l’âge d’un mois. La pratique du biberon, source de mesure et d’un plus grand contrôle parental de l’alimentation, ne bénéficie pas d’informations claires quant à sa mise en place. Objectifs : L’objectif principal de cette étude est d’évaluer la pratique de l’alimentation à la demande chez les nourrissons nourris au biberon parmi un échantillon de parents d’Ille-et-Vilaine. L’objectif secondaire est d’en explorer les facteurs d’influence et les conséquences. Méthode : Étude quantitative épidémiologique, transversale, observationnelle et descriptive par questionnaires papiers anonymes distribués en cabinets de pédiatrie et médecine générale. Le critère d’inclusion était d’être un parent de nourrisson de moins de six mois nourri exclusivement au biberon, par préparations infantiles ou lait maternel, en Ille-et-Vilaine. Le critère de jugement principal était la pratique de l’alimentation à la demande. Résultats : 152 questionnaires ont été analysés après un recueil de données effectué du 17 Mai 2019 au 1er Décembre 2019. 57,2% des parents ont déclaré pratiquer l’alimentation à la demande. Cette dernière était associée, entre autres, à un âge parental plus élevé, des catégories socio-professionnelles plus favorisées et une alimentation au biberon pratiquée par défaut, après échec d’un allaitement maternel. L’information reçue par les parents avait un rôle primordial et les conséquences de l’alimentation à la demande en termes de contrôle parental de l’alimentation étaient majeures. Conclusion : La pratique de l’alimentation à la demande au biberon est très hétérogène. Elle semble soumise à beaucoup de facteurs d’influence, et avoir des conséquences importantes. Il serait intéressant de réaliser une étude à plus grande échelle, et d’interroger les professionnels de santé à ce sujet.