L’obésité est associée à un risque de développer de nombreuses maladies et elle engendre des conséquences sociales avec des répercussions économiques individuelles et collectives. Notre étude a pour objectif d’analyser l’influence du surpoids et de l’obésité sur les motifs de consultation en médecine générale dans les Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville (QPV) de Montpellier. Méthodes : notre travail est une étude observationnelle réalisée dans le cadre du projet FETOMP dans laquelle nous avons analysé les motifs de consultation chez tous les adultes se présentant chez des généralistes exerçant en QPV de Montpellier, pendant 6 mois, en nous basant sur la grille validée ECOGEN et le score de précarité EPICES. Résultats : nous avons analysé les consultations de 408 patients, dont 207 avec un IMC normal (50,7%), 135 en surpoids (33,1%) et 66 en obésité (16,2%). L’IMC médian était de 25,05 kg/m² et 195 patients (47,8%) étaient considérés comme précaires (EPICES ≥ 30). Le nombre moyen de motifs par consultation était de 3,39. Les motifs de consultation en rapport avec l'endocrinologie/métabolique étaient statistiquement plus fréquents chez les patients en surpoids (13,4% contre 7,2 %, OR = 1,98 [1,02-4,15], p = 0,04). Ils concernaient principalement le diabète et les pathologies thyroïdiennes. Les motifs concernant le domaine social étaient statistiquement plus fréquents chez les patients en surpoids et précaires que chez les patients en surpoids non précaires (OR = 2,13 [1,05-4,58], p = 0,02). Conclusion : en consultation de médecine générale dans les QPV de Montpellier, il existe une forte proportion de patients obèses ou en surpoids (près d'un individu adulte sur deux). Les sujets en surcharge pondérale requièrent plus fréquemment une prise en charge métabolique et/ou endocrinienne, notamment liée au diabète. De plus, les patients obèses en situation de précarité consultent plus fréquemment pour des motifs sociaux, illustrant l’impact de l’obésité sur les coûts de santé publique.