La migraine, avec une prévalence de 15%, est une pathologie fréquente mais qui reste largement sous diagnostiquée et sous traitée. Les recommandations de la SFEMC de 2013 préconisent de prescrire sur la même ordonnance un AINS et un triptan. Cependant, d’après les études, les AINS sont les molécules privilégiées et les triptans restent sous prescrits. Or depuis décembre 2019, le monde doit faire face à la pandémie COVID-19. Au tout début, il semblait que les AINS puissent être un facteur d’aggravation de l'infection et leur éviction avait été recommandé par la SFEMC. Objectif : explorer la prise en charge préconisée par les médecins généralistes du Gard des crises migraineuses pendant la pandémie COVID-19. Méthode : étude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de 12 médecins généralistes du Gard. Résultats : les médecins ont massivement évité les AINS en préconisant l’utilisation de triptans ou de paliers 2 à leurs places. Discussion : cette étude a démontré l’éviction des AINS avec adaptation temporaire des thérapeutiques par utilisation des triptans ou paliers 2. Bien qu’ils se positionnent majoritairement pour la poursuite d’utilisation des AINS en première intention, il n’exclut pas d’y ajouter un triptan et ils pensent développer une prévention majorée avec des mises en garde et des conseils d’utilisation. Conclusion : bien que les médecins généralistes du Gard aient adapté leurs pratiques concernant la prise en charge des patients migraineux pendant la pandémie COVID via l’éviction des AINS, celle-ci ne changera pas fondamentalement leurs manières de prescrire. Cependant, cette pandémie a permis de remettre l’accent sur la nécessité d’information et de prévention quant à l’utilisation de médicaments et plus particulièrement les AINS.