Objectifs : l’allaitement partiel, qui consiste à nourrir le nouveau-né à la fois au sein, au lait artificiel ou à donner d’autres aliments, est une pratique très répandue dans les pays subsahariens. Ainsi, de nombreuses femmes migrantes originaires de ces pays pratiquent un allaitement mixte dès la naissance de leur enfant. Cette étude a pour but d’étudier les représentations qu’ont ces femmes de l’allaitement, d’estimer la part de la tradition culturelle dans leur choix d’allaitement, et d’évaluer la place de l’entourage, tant professionnel que personnel, dans leur décision de pratiquer ce type d’allaitement. Matériel et méthodes : 15 entretiens semi-directifs ont été menés auprès de femmes migrantes d’origine subsaharienne, en suites de couches, en octobre 2020. Résultats : notre étude montre que ces femmes pratiquent un véritable allaitement mixte : elles ne donnent à leur enfant que du lait maternel ou artificiel, et ne donnent pas d’autres types d’aliments. Cet allaitement est sans lien avec les pratiques et les traditions d’allaitement de leur pays d’origine. Leurs connaissances au sujet des deux allaitements sont inégales. Ces entretiens ont permis de mettre en évidence l’importance de la transmission du « savoir allaiter », qui provient le plus souvent de la figure maternelle. Conclusion : afin d’accompagner ces femmes, il est important que les professionnels de la lactation puissent se défaire de l’idée, généralement inconsciente, de la femme africaine qui sait allaiter. Au-delà de leur accompagnement de l’allaitement, s’assurer d’une présence maternelle auprès de ces femmes permettra aux professionnels de s’adapter au mieux aux besoins de soutien de ces patientes.