La laryngectomie totale est une chirurgie mutilante dont les modifications anatomo-physiologiques entraînent un trouble olfactif, altérant ainsi la qualité de vie et la sécurité de l’individu. Actuellement, la prise en soin orthophonique de ces patients est principalement axée sur la rééducation vocale et de déglutition malgré l’existence de méthodes de réhabilitation olfactive ayant prouvé leur efficacité. Lorsque cette réhabilitation est proposée, elle n’intervient généralement qu’après les traitements oncologiques soit 1 mois à 20 ans après la chirurgie. Au cours de cette étude, nous avons développé une approche olfactive structurée, progressive et précoce, intervenant à une semaine d’hospitalisation post-chirurgicale, à raison de 5 séances hebdomadaire. L’objectif est de démontrer que cette prise en soin précoce est faisable en période post-opératoire et qu’elle apporte un bénéfice pour les patients. Par l’intermédiaire des évaluations semiquantitatives et subjectives des participants opérés, nous avons pu mettre en évidence des scores olfactifs significativement déficitaires en préopératoire, une chute des compétences en post-opératoire et une amélioration des capacités olfactives grâce à la rééducation. Le ressenti et la gêne des patients n’ont pas montré de corrélation avec les scores olfactifs. Toutefois, l’ensemble des participants a été satisfait par la réhabilitation. La mise en place de ce soin nous a permis d’objectiver la faisabilité du traitement par l’amélioration des capacités olfactives, en contexte précoce. Cette étude nécessite d’être poursuivie à plus long terme et la cohorte d’être étendue, pour réaliser une comparaison de l’intérêt du traitement précoce, aux données de rééducation tardive des patients laryngectomisés totaux.