Résumé : la population se voit vieillir de plus en plus en raison de l’espérance de vie grandissante. Le vieillissement conduit de manière générale à l’apparition de polypathologie chez les sujets âgés, source de polymédication. Cette dernière n’est pas sans conséquence, en effet elle amène dans certains cas à des prescriptions inappropriées et ainsi à des effets indésirables jugés comme évitables. On parle alors d’iatrogénie contre laquelle les institutions luttent. La présente étude a été menée chez les patients âgés de 75 ans ou plus au sein d’un Ehpad. Les analyses se sont basées sur les différents référentiels existants, notamment les critères de Beers, la liste de Laroche, les critères STOPP/START, mais également les différentes échelles anticholinergiques. La cohérence des prescriptions selon la fonction rénale des patients fait également partie de l’étude. Résultats : 62 patients ont été inclus dans l’étude, dont la moyenne d’âge est de 87 ans. En comparaison aux recommandations, la moyenne des médicaments journaliers prescrits était supérieure à la norme. Selon les critères de Beers, 31% des médicaments prescrits ne suivaient pas les recommandations, 53% concernant la liste de Laroche et 15% sont concernés par le critère STOPP. Concernant les médicaments nécessitant une adaptation selon la fonction rénale, 4% de ces derniers ne suivent pas les recommandations dans l’étude menée. Enfin, pour la majorité des médicaments prescrits, ils sont considérés comme ayant une activité anticholinergique (84%), engendrant ainsi certains effets sur la cognition (65%), mais ayant un certain potentiel anticholinergique (61%) pouvant dans certains cas être responsables d’effets anticholinergiques centraux (26%). De manière générale, les classes médicamenteuses concernées sont les psychotropes, les benzodiazépines et apparentés mais aussi les inhibiteurs de la pompe à protons. Conclusion : les prescriptions médicamenteuses chez le sujet âgé sont source de médicaments potentiellement inappropriés, qui pour la majorité des cas sont évitables. Afin d’optimiser ces dernières, il serait intéressant de faire mettre en place différentes actions en collaboration avec les médecins des institutions afin de réévaluer les prescriptions avant délivrance.