État des lieux national sur le diagnostic et la prise en charge globale de la dépression du sujet âgé par les gériatres
Résumé
Introduction : la dépression est la maladie psychiatrique fréquente du sujet âgé touchant avec un impact négatif la qualité de vie, entraînant une surmortalité prématurée, une perte d’autonomie, une augmentation du risque suicidaire. Elle prend des masques symptomatiques trompeurs et reste sous-diagnostiquée. L’objectif de cette étude était de décrire le diagnostic et la prise en charge générale de la dépression effectuée en fonction de la forme clinique de cette dernière.
Méthode : notre étude a consisté en une enquête descriptive transversale multicentrique nationale réalisée auprès de gériatres. Les données ont été recueillies via un questionnaire constitué de quatre vignettes cliniques (dont 2 typiques et 2 atypiques) inspirées de situations réelles.
Résultats : au total 155 réponses ont été incluses. Pour les deux vignettes typiques le diagnostic était plus important (97,4% et 85,2% ; p<0,05) que pour les 2 formes dites atypiques (67,7% et 76,8%). Pour le diagnostic les échelles les plus utilisées (p<0,05) étaient la GDS 15 et la Mini GDS. L’orientation variait allant de 34% à 83% en fonction des vignettes et le spécialiste de choix était le géronto-psychiatre (> 70% ; p<0,05). L’initiation d’un traitement antidépresseur variait de 51% à 96%. Dans notre enquête l’orientation vers un spécialiste était associée à une moindre (p<0,05) prescription d’un traitement anti-dépresseur. Les anxiolytiques étaient la seconde classe thérapeutique utilisée et quelle que soit la vignette l’instauration d’une prise en charge paramédicale représentait plus d’un répondant sur deux. La formation était associée à une meilleure prise en compte du risque suicidaire et l’ancienneté à un taux plus important (p<0,05) de diagnostic de dépression et d’instauration d’un traitement antidépresseur dans les formes atypiques.
Conclusion : avec l’ancienneté et la formation, les gériatres ont une meilleure prise en charge de la dépression. Ainsi une formation médicale davantage axée sur la pratique pourrait aider les gériatres à mieux dépister, diagnostiquer et traiter la dépression.
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