L’artérite à cellules géantes (ACG) est une vascularite des gros vaisseaux affectant les patients de plus de 50 ans. La corticothérapie en est le traitement de référence mais les rechutes concernent environ 50% des patients au cours du suivi. Le recours prolongé aux corticoïdes est à l’origine d’une morbidité significative. L’efficacité du Tocilizumab en épargne cortisonique a été récemment démontrée. Son effet sur la diminution des événements cortico-induits (ECI) reste à préciser. Méthodes : étude observationnelle rétrospective monocentrique incluant les patients consécutivement traités pour une ACG dans le service de médecine interne du CHU de Nîmes entre le 1er janvier 2011 et le 31 décembre 2020. Résultats : 77 patients étaient inclus dont 48 (62,3%) femmes. L’âge médian était de 72 [64-79] ans et le suivi moyen de 50±30 mois. Parmi ces patients, 37 (48%) étaient traités par cortisone (GC) et 40 (52%) par GC puis Tocilizumab (TCZ). Au total, 57 (75%) patients rapportaient au moins un ECI : 33 (43%) infections, 13 (16,9%) événements cardiovasculaires (MACEs), 7 (9,1%) décès. Il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les groupes GC et TCZ. Néanmoins, les patients traités par plus de 10 grammes cumulés de Prednisone avaient plus d’ECI. L’utilisation du Tocilizumab dans les 3 premiers mois de traitement était associée à une diminution de la dose cumulée de Prednisone (p < 0.01), de la durée de traitement par GC (p < 0,01) et du nombre total de rechutes par patient (0,6 vs 1,5 ; p < 0,001). Conclusions : dans notre étude, l’utilisation du Tocilizumab n’était pas associée à une diminution de la survenue d’ECI. Néanmoins, sa prescription en accord avec les recommandations actuelles ne permettait pas une diminution de la dose cumulée de GC administrée. Une stratégie d’épargne tenant compte du phénotype d’ACG et des comorbidités du patient pourrait réduire la survenue d’ECI.