Sous l’Ancien Régime, la population rurale domine de loin dans le royaume de France. Des femmes et des hommes qui tentent jour après jour de subvenir à leurs besoins les plus fondamentaux. Des gestes du quotidien, que chacun de nous effectue machinalement chaque jour. Pourtant, au XVIIIe siècle, vivre dans des conditions décentes est loin d’être chose aisée. Avoir un toit au-dessus de la tête, un endroit tranquille où dormir, des meubles pour ranger ses affaires, manger à sa faim, subvenir au besoin de sa famille ou encore s’habiller est loin d’être vécu de la même manière par tous les individus, dans une société qui demeure profondément inégalitaire. L’histoire des ruraux se voit trop souvent être délaissée au profit des urbains. Tout comme les études sur la vie quotidienne des gens du commun ont durant de nombreuses années étaient méprisés par les historiens qui ne les trouvaient pas dignes d’intérêt. Les choses ont bien évolué depuis et l’histoire de la culture matérielle est devenue un champ de recherche à part entière. C’est à partir de ce postulat que nous avons l’ambition de traiter de la vie quotidienne en plaine de Lyon au XVIIIe siècle. Une étude ancrée dans le monde rural, mais sous influence urbaine, la ville de Lyon étant toute proche. Il est ainsi question de déceler le possible impact de la ville sur le cadre de vie des ruraux. Pour ce faire, nous aborderons différentes facettes de la vie quotidienne de ces individus telles que l’habitat, le mobilier, l’alimentation, le vêtement et les écrits. Afin de mener à bien notre enquête, nous nous appuierons sur les inventaires après-décès, une source de choix pour appréhender la vie quotidienne des sociétés passées.