Les Bacteroides du groupe fragilis sont des bactéries anaérobies les plus fréquemment isolées au cours d’infections profondes et de bactériémie à germes anaérobies stricts chez l’homme. Ces infections donnent lieu à des traitements antibiotiques faisant appel au métronidazole, aux pénicillines avec inhibiteurs de pénicillinases, aux carbapénèmes ou encore aux macrolides. Malgré une prise en charge adéquate, ces infections sont à l’origine de forts taux de mortalité. De plus, depuis le début des années 2000, les résistances au sein des Bacteroides sont en augmentation amenant à des échecs thérapeutiques plus fréquents. Ce travail avait pour objectif de comparer différentes méthodes antibiogrammes utilisables en routine au laboratoire, à la méthode de référence, la dilution en milieu solide avec l’ensemenceur multiple de type Steers. Les méthodes évaluées étaient deux kits de microdilution en milieu liquide (Sensititre™ et Micronaut-S™) et la diffusion de disques en milieu solide. Les souches testées provenaient d’une collection européenne de 55 Bacteroides du groupe fragilis présentant des résistances à une ou plusieurs familles antibiotiques. Une recherche de 11 gènes de résistances, les plus fréquents chez les Bacteroides, a également été faite et rapportée au phénotype observé. Au terme de ce travail, les résultats suggèrent que la méthode de diffusion de disques en milieu solide permettrait une meilleure détermination des résistances des Bacteroides spp. notamment pour les macrolides et les pénicillines avec inhibiteurs de pénicillinases à condition d’augmenter les diamètres critiques pour ces dernières. Il a également été constaté que le méropénème était plus efficace que l’imipénème dans l’identification des résistances aux carbapénèmes.