Introduction : en Décembre 2019, une maladie infectieuse émergente appelée maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) apparait à Wuhan, Chine, avant de se propager dans le monde entier. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qualifie cette maladie d’urgence de santé publique de portée internationale le 30 Janvier 2020. Une vague de désinformation touche rapidement le monde scientifique du fait d’une évolution exponentielle des publications de qualité variable avec parfois des points de vue et résultats opposés, compliquant la prise de décisions fondées sur les preuves au lit du malade. Méthodes : nous avons conduit une étude multicentrique transversale basée sur un questionnaire adressé aux professionnels de santé prenant en charge les patients infectés par le SARS-CoV-2 durant la première vague de l’épidémie utilisant un programme d’analyse bibliographique sur un site internet dédié (Bibliovid) pour mesurer l’impact de la fréquence d’utilisation de cet outil sur la rédaction et l’actualisation de protocoles de prise en charge, les changements de pratiques individuelles et au sein du service, l’uniformisation des pratiques, le gain de temps et la revue de la littérature à travers un score sur 70 points. Résultats : le coefficient alpha de Cronbach du questionnaire était de 0.78 (IC95%, 0.77–0.79). Le score total moyen était significativement plus élevé dans le groupe utilisateurs fréquents comparativement au groupe à faible utilisation (48.4 ± 12.8 vs 39 ± 12; p<.001) en analyse multivariée. Une relation significative était retrouvée entre l’impact sur les changements de pratiques (score total) et la participation habituelle du professionnel de santé au développement de protocoles de prise en charge (p = 0.009) et à la logistique de l’unité clinique (p = 0.003). Conclusion : au début de la pandémie COVID-19, la création d’un outil de veille bibliographique en langue française « Bibliovid », à l’initiative de médecins volontaires aidés de web designers, a permis d’aider les professionnels de santé en première ligne. Avec la prolongation de la pandémie, toutefois, la pérennité d’un tel dispositif nécessite des ressources humaines et financières dédiées. Pour la gestion et la mise à jour de publications toujours plus abondantes, l’intelligence artificielle pourrait être un outil prometteur.