De nombreux médecins et biologistes de la reproduction souhaiteraient que la loi française évolue dans le domaine du Diagnostic Pré Implantatoire dans le but d’augmenter les chances de grossesse en FIV, mais la crainte du législateur est celle d’une dérive des pratiques. L’objectif principal de l’étude était de déterminer la proportion d'individus favorables à un choix de l’embryon selon ses caractéristiques génétiques dans la population de patients ayant recours à la FIV en France. Méthode : il s’agissait d’une étude observationnelle descriptive et analytique, bicentrique (CHU de Montpellier et Lille). De mars à juillet 2021, 319 questionnaires ont été remplis sur les 870 questionnaires envoyés. Résultats : 53.6 % des patients (n = 171) n’étaient pas favorables à un choix de l’embryon in vitro selon ses caractéristiques génétiques, 26.6 % (n = 85) y étaient favorables et 19.8 % (n = 63) ne savaient pas répondre à la question. Le niveau d’études universitaire était associé à deux fois plus d'avis défavorables au choix de l’embryon (OR = 0.50, IC 95 % [0.29 ; 0.87], p-value = 0.01) et les antécédents de maladie chronique dans le couple étaient associés à plus de réponses favorables (OR = 1.92, IC 95 % [1.09 ; 3.38], p-value = 0.02). Les critères retenus pour pratiquer ce choix étaient le risque de développer une maladie dans 68 % des cas (n = 129/N = 191) et le sexe dans 24.2 % des cas (n = 46/N = 191). Conclusions : entre plusieurs embryons candidats au transfert et ayant tous les mêmes chances d’obtenir la naissance d’un enfant vivant, la majorité des patients interrogés ne souhaitait pas choisir les caractéristiques génétiques de celui à transférer.