L’objectif principal de l’étude était de définir les caractéristiques sociodémographiques des sages-femmes françaises pratiquant l’AAD en France. Les objectifs secondaires consistaient à identifier les limites que les sages-femmes se posent à l’exercice de l’AAD, les éventuels obstacles à cette pratique et les attentes de ces professionnelles de santé. Matériels et méthode : nous avons réalisé une analyse secondaire à partir d’un questionnaire créé par l’APAAD et diffusé, entre juillet 2019 et janvier 2020, aux 90 sages-femmes libérales qui pratiquent l’AAD en France. Il s’agissait d’une analyse descriptive d’échantillon. Résultats : La pratique de l’AAD est marginale en France mais notre étude a mis en évidence une augmentation de 42% de 2014 à 2018. Les sages-femmes pratiquant l’AAD ont les mêmes caractéristiques démographiques que la population générale (âge, genre). Leurs motivations sont variées mais essentiellement portées sur le respect du droit des femmes de choisir leur lieu d’accouchement. Elles sont très peu à exercer l’AAD en France et pour cause, elles décrivent tout au long du questionnaire un contexte français peu porteur de cette pratique. Ce qui engendre de nombreuses difficultés. Cependant, les richesses que cette pratique leur apporte semblent supérieures à ces obstacles. Conclusion : l’analyse des données quantitatives et qualitatives nous a permis de préciser les contours de cette population marginale (elles sont 2% des sages-femmes libérales) et méconnue. Or c’est la singularité de ces professionnelles qui est prégnante.