La maladie d’Alzheimer est devenue un enjeu majeur de la santé publique. En effet, près d'un million de personnes en sont atteintes en France. Cette pathologie neurodégénérative touche les tissus cérébraux et entraîne une perte progressive et irréversible de certaines fonctions mentales, en particulier des fonctions cognitives et de la mémoire. À l’heure actuelle, son étiologie et sa pathogénie restent une incertitude pour les chercheurs. La parodontite est une maladie multifactorielle inflammatoire caractérisée par la destruction progressive du parodonte. Cette pathologie est notamment associée à plusieurs maladies systémiques, telles que le diabète ou les maladies cardiovasculaires. De nombreuses études suggèrent une association entre parodontite et maladie d’Alzheimer. En effet, il a été montré une forte corrélation entre perte dentaire et augmentation du déclin cognitif depuis quelques décennies. Dernièrement, les chercheurs ont retrouvé la trace d’une bactérie parodontale, P.Gingivalis, dans les tissus cérébraux lors d’une étude animale. Ainsi, l’hypothèse que la parodontite jouerait un rôle sur la maladie d’Alzheimer par des mécanismes pathogéniques inflammatoires et infectieux est au cœur des recherches mais reste encore à être élucidée. Après avoir défini et décrit les caractéristiques de chacune de ces pathologies, nous expliquerons l’étiologie et la pathogénie de la parodontite et de la maladie d’Alzheimer. Enfin, grâce aux résultats obtenus par une revue de la littérature, nous discuterons des études réalisées aussi bien chez l’animal que chez l’homme visant à démontrer le potentiel rôle que la parodontite jouerait sur la maladie d’Alzheimer, ainsi que les hypothétiques conséquences que cette association entrainerait.