Élaboration d’un consensus par méthode Delphi d’un protocole de diagnostic précoce du cancer de la prostate chez le patient asymptomatique
Résumé
Introduction: prostate cancer is the most common cancer in France, the leading cancer in men and the third leading cause of deaths from solid tumors in men. At a time when its systematic screening is not recommended, it nevertheless deserves to ask the question of its individualized early diagnosis. A controversial subject, for which the recommendations of learned societies are imprecise and not unanimous, it is a source of heterogeneous behavior in the medical profession when it comes to the use of Prostate Specific Antigen (PSA). The objective of the study is to create a support for shared decision-making concerning the early diagnosis of prostate cancer in asymptomatic patients, based on information validated by a panel of experts, and intended for primary care physicians.
Materials and methods: we used the DELPHI method to question a panel of experts on the relevance of all the information present on a sheet intended to serve as a support for the decision regarding the individual early diagnosis of prostate cancer. This fact sheet was drawn up in advance from a review of the literature and existing recommendations.
Results: four general practitioners and four urologists gave their opinions in three successive rounds, electronically and anonymously, then debated the latest non-consensual information in person, in a fourth round by videoconference. Consensual agreement was obtained for all the proposals allowing the creation of the sheet. The main issues were: the risk factors to be taken into account, the information to be provided to the patient, the assessment of the patient's state of health, the constitution of a decision-making algorithm based on this information with in particular the determination of the starting age of the early diagnosis strategy and the frequency of PSA.
Conclusion: our study made it possible to formulate in a consensual manner a decision support tool for the early diagnosis of prostate cancer in asymptomatic patients. The key messages are the importance of patient information, notions of patient consent and shared decision making, and the importance of reasoning in terms of life quality and not just in terms of lifespan in prostate cancer.
Introduction : le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers en France, le premier cancer de l’homme et la troisième cause de décès par tumeurs solides chez l’homme. A l’heure où son dépistage systématique n’est pas recommandé, il mérite toutefois que l’on se pose la question de son diagnostic précoce individualisé. Sujet controversé, pour lequel les recommandations des sociétés savantes sont peu précises et non unanimes, il est source de conduites hétérogènes du corps médical face à l’utilisation du Prostate Specific Antigen (PSA). L’objectif de l’étude est de créer un support d’aide à la décision partagée concernant le diagnostic précoce du cancer de la prostate chez le patient asymptomatique, à base d’informations validées par un panel d’experts, et destiné aux médecins de premier recours.
Matériels et méthodes : nous avons utilisé la méthode DELPHI pour interroger un panel d’experts sur la pertinence de l’ensemble des informations présentes sur une fiche étant destinée à servir de support d’aide à la décision concernant le diagnostic précoce individuel du cancer de la prostate. Cette fiche a été établie au préalable à partir d’une revue de la littérature et des recommandations existantes.
Résultats : quatre médecins généralistes et quatre médecins urologues ont donné leurs avis au cours de trois tours successifs, par voie électronique et de manière anonyme, puis ont débattu de vive voix des dernières informations non consensuelles, au cours d’un quatrième tour en visioconférence. Un accord consensuel a été obtenu pour l’ensemble des propositions permettant la constitution de la fiche. Les principales problématiques ont été : les facteurs de risque à prendre en compte, les informations à fournir au patient, l’évaluation de l’état de santé du patient, la constitution d’un algorithme décisionnel à partir de ces informations avec notamment la détermination de l’âge de début de la stratégie de diagnostic précoce et de la fréquence de réalisation du PSA.
Conclusion : notre étude a permis de mettre en forme de manière consensuelle un outil d’aide à la décision dans le cadre du diagnostic précoce du cancer de la prostate chez le patient asymptomatique. Les messages clés sont l’importance de l’information du patient, des notions de consentement du patient et de décision partagée, et l’importance de raisonner en termes de qualité de vie et non uniquement en termes de durée de vie dans le cancer de la prostate.
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