La prévalence du diabète augmente dans le monde entier, tout comme le nombre de patients diabétiques dialysés. Il s’agit d’une population à très haut risque de morbi-mortalité. De nombreuses études montrent que l’HbA1c est sous-estimée dans cette population et donc peu fiable. Le CGM, outil technologique récemment développé, permet une analyse en détail des glycémies interstitielles sur plusieurs jours et en temps réel. L’objectif de l’étude est d’évaluer l’équilibre glycémique des patients diabétiques hémodialysés à l’aide du Freestyle Libre et d’étudier la corrélation entre le GMI et l’HbA1c mesurée. Méthodes : il s’agit d’une analyse prospective, observationnelle et multicentrique. Les patients inclus sont majeurs, diabétiques et hémodialysés. Les critères d’exclusion sont une transfusion dans les 3 mois et l’incapacité à fournir un consentement éclairé. Nous avons évalué l’équilibre glycémique des sujets diabétiques hémodialysés sur 14 jours grâce au FSL et comparé l’HbA1c mesurée et le GMI. Tous les autres paramètres du FSL ont été collectés pour une analyse plus détaillée de l’équilibre glycémique (temps dans la cible, temps au-dessus de 250mg/dL, temps en dessous de 70mg/dL, nombres d’hypoglycémies, coefficient de variabilité…). Résultats : les données recueillies entre février 2020 et avril 2021 sont analysées chez 48 patients diabétiques (7 DT1 et 41 DT2) et hémodialysés d’âge moyen respectifs de 54 ans +/- 16.48 et 74 ans +/- 7.74. La corrélation entre GMI sur 14 jours et HbA1c mesurée est faible avec un coefficient de corrélation à 0.66. (r = 0.6653, p-value: 1.755e-12). 28 patients ont une HbA1c sous-estimées et 19 patients ont une HbA1c surestimées comparativement au GMI. Il n’existe pas de différence significative sur la comparaison des moyennes d’HbA1c et de GMI. Le taux moyen de glucose est significativement plus bas les jours de dialyse (165.8mg/dl +/- 2.92 les jours en dialyse versus 180.8mg/dl +/- 7.14 les jours sans dialyse, p < 10-16). La variabilité glycémique évaluée sur le coefficient de variation est importante en particulier dans le groupe de patients avec un diabète de type 1 (CV à 52%). Les 4 critères d’équilibre glycémique (TIR > 50%, TBR < 1%, TAR < 50%, < 10% au-dessus de 250mg/dl) sont atteints chez 16% des patients. Conclusion : nous montrons que l’équilibre glycémique ne peut être estimé uniquement par l’hémoglobine glyquée. Il semble judicieux de coupler différents indicateurs d’équilibre glycémique que nous apportent les CGM (temps dans la cible, au-dessus, en dessous de la cible, coefficient de variation). Toutes ces données vont dans le sens d’une plus grande utilisation de ces outils dans la population de patients diabétiques dialysés.