Contexte : face au constat d’une augmentation des consultations en soins primaires de patients présentant un tableau clinique de troubles somatoformes, notre travail de recherche propose un état des lieux de la prise en charge de cette pathologie, en médecine générale, dans le département des Bouches-du-Rhône. Méthodologie : l’objectif principal de notre étude est de mettre en relief en quel sens ce type de prise en charge peut s’avérer être complexe et ce au travers de deux approches : une approche empirique et une approche qualitative. Nous avons interrogé à l’aide d’un auto-questionnaire 104 médecins généralistes sur leur pratique professionnelle concernant aussi bien le dépistage de ce trouble que sa prise en charge. Résultats : pour 82% des participants, l’augmentation des consultations pour un même patient est un signe orientant vers le diagnostic de trouble somatoforme. Aussi, 75% s’accordent à dire que la multiplication des avis, et des examens complémentaires cristallisent ce trouble. Enfin, nos analyses multivariées ont souligné la présence des liens statistiques entre différentes expressions somatiques. Discussion/Conclusion : l’émergence de nouveaux concepts (IRM fonctionnelle, SMT), en cours d’expérimentation, pourraient être des alternatives diagnostiques et thérapeutiques. Toutefois, l’importance d’une formation plus approfondie du praticien à la médecine narrative basée sur l’écoute de leurs patients, associée à une meilleure coordination des soins entre professionnels, plus particulièrement une étroite collaboration entre psychiatre ou médecins formés à ce trouble et médecins généralistes nous semble essentielle.