Contexte : on constate une majoration progressive du nombre de patientes ayant recours à plusieurs reprises à l'IVG. Leur nombre a triplé en quarante ans passant de 10,8% en 1976 à 33% en 2016, soit environ 65000 femmes par an en France. Parmi ces patientes environ 30% n'ont pas de moyen de contraception efficace dans le mois précédent la survenue de cette grossesse non désirée. Objectifs : comprendre les freins à une contraception efficace chez les patientes ayant recours à plusieurs reprises à l'IVG. Méthode : une étude qualitative basée sur des entretiens semi-dirigés a été réalisé. Les patientes ont été recrutées dans le service de gynécologie sociale des hôpitaux de la Conception et Nord. Résultats : 9 entretiens ont été réalisés. Les idées reçues sont des obstacles à la fois au choix d'une contraception efficace mais également pour l'information, les patientes estimant avoir les connaissances suffisantes. Il s'agit le plus fréquemment d'une réticence aux hormones avec la peur de la prise de poids et le refus du corps étranger avec les LARC. Une majorité des patientes souhaiterait poursuivre la grossesse mais les contextes culturels ou sociaux sont un frein. Conclusion : les freins à une contraception sont nombreux et très hétéroclites, allant d’une simple position de principe anti-contraception à des peurs d’origines diverses en passant par un manque d’information évident. Et cela malgré la conscience que les moyens de contraception apportent un gain en termes de santé et de liberté. Il existe un réel intérêt d’un suivi et d’une réévaluation régulière des moyens de contraception pour l’adapter au mieux au mode de vie des patientes. Chez ces patientes, on retrouve également un désir de grossesse et d'enfant mais des obstacles culturels et sociétaux contraignants. Ce désir se manifeste alors par la non-adhésion à un moyen de contraception. Il faut entendre le choix de la patiente quelles que soient ses motivations et les respecter.