La lombalgie chronique est une pathologie multifactorielle qui fait intervenir des facteurs psychosociaux ainsi que des facteurs mécaniques. Des études suggèrent l’intérêt d’une évaluation plus globale de ces facteurs mécaniques. L’objectif de notre travail est de décrire les paramètres cinématiques du rachis chez les patients lombalgiques chroniques en situation écologique et de les analyser avant/après rééducation. Méthodes : étude exploratoire comparant 17 patients lombalgiques chroniques appariés à des sujets sains. Mesures cinématiques à l’aide des capteurs inertiels : Xsens qui permettent d’estimer l’orientation, la vitesse et l’accélération des segments du corps au cours de 7 mouvements. 3 biomarqueurs ont été analysés spécifiquement au niveau du thorax et du pelvis. D’autres mesures réalisées ont permis d’estimer des pourcentages d’absorption du contact des membres inférieurs, du pelvis et du rachis. Ces évaluations ont été réalisées avant et après un programme de rééducation multimodal pour la population lombalgique. Résultats : les caractéristiques de notre population étaient les suivantes : lombalgies évoluant depuis 14 ans [0.5-30], âge 44 ans [32-65), IMC 23 [20-30]. En comparaison aux sujets sains, nous avons retrouvé chez les sujets lombalgiques, une diminution de l’amplitude maximale lombaire, de la vitesse maximale et de la fluidité. Un comportement moteur « en bloc » avec altération du rythme mobilités thoraco-pelviennes ont été identifié. Lors de la marche, le contact au sol était plus faible et l’absorption diminuée chez les patients lombalgiques. La comparaison avant et après un programme de rééducation montre une amélioration de ces biomarqueurs. Discussion : nous avons pu identifier une signature cinématique perturbée des sujets lombalgiques chroniques. La rééducation de 2 semaines en ambulatoire rétablit partiellement certains paramètres. L’interaction entre les facteurs psychosociaux et mécaniques rend compte des phénotypes très variés de la population lombalgique. Une meilleure compréhension de cette interaction par des mesures cinématiques fiables pourrait permettre de mieux décrire les profils patients, identifier des facteurs précoces de réponse à la rééducation, et cibler nos prises en charge.