La polymédication croissante de notre société entraine toujours plus d’effets secondaires et d’interactions médicamenteuses, induisant une morbi-mortalité non négligeable. La déprescription permet de réduire cette iatrogénie et d’améliorer la santé des patients. Cependant, cette démarche est difficile pour les médecins généralistes qui se heurtent à des obstacles leur paraissant infranchissables. L’objectif est d’explorer les stratégies des déprescripteurs afin d’aider leurs confrères à déprescrire.
Cette étude qualitative s’appuie sur des entretiens individuels semi-dirigés de médecins généralistes déprescripteurs en Ile-de France. L’analyse des verbatims par théorisation ancrée a conduit à la modélisation d’un arbre thématique.
La déprescription s’inscrit pour ces médecins dans une démarche réflexive globale, qui rend gratifiant leur exercice quotidien. La formation continue leur permet de remettre en question leurs connaissances. La relation de confiance avec le patient est indispensable pour entamer un processus de déprescription, via l’entretien motivationnel et l’éducation thérapeutique. Il s’agit de trouver le moment adéquat pour le patient et le médecin dans une continuité de soins. Chaque consultation est l’occasion de refaire le point sur les pathologies des patients afin de réévaluer d’ordonnance. La communication avec les autres professionnels de santé permet d’optimiser la prise en charge globale du patient.
A travers cette étude, ces médecins nous ont transmis leur énergie et leur satisfaction à pratiquer la déprescription. Le guide issu de cette recherche pourrait sensibiliser les généralistes à cette pratique. Chacun pourrait devenir déprescripteur.