Introduction : le diabète de type I est une maladie auto-immune souvent découverte avant l’âge de 20 ans. Atteindre un équilibre glycémique satisfaisant tout en limitant l’impact de la maladie sur la vie quotidienne est l’enjeu essentiel de la prise en charge de cette pathologie chez l’enfant. Depuis 2017, le service de pédiatrie de l’hôpital de la Timone a développé une filière HAD pour les enfants lors de la découverte d’un diabète insulinodépendant, faisant suite à un court séjour en hospitalisation conventionnelle (HC) afin de réduire sa durée à moins de 7 jours, tout en favorisant une éducation initiale personnalisée. Notre étude a donc pour objectif de comparer le parcours de soins HAD au parcours de soins traditionnel en termes de durée d’hospitalisation conventionnelle, d’équilibre du diabète, de connaissances acquises et de qualité de vie dans les deux premières années avec une analyse de la précarité grâce à un score validé (ENVU). Matériel et méthodes : il s’agit d’une étude d’évaluation des pratiques, rétrospective, observationnelle, monocentrique se déroulant dans le service de pédiatrie de l’hôpital de la Timone. Les patients ont été inclus de novembre 2017 et juillet 2019 (période 1) puis de juillet 2019 à août 2020 (période 2). Les sujets inclus dans l’étude étaient des enfants de moins de 16 ans présentant une découverte de diabète insulinodépendant ayant mené à une hospitalisation. Deux groupes ont été constitués : un dont l’éducation thérapeutique était réalisée en HAD après un court séjour en service hospitalier et un suivant le parcours de soins conventionnel avec l’éducation thérapeutique réalisée lors de l’hospitalisation initiale. Le critère d’évaluation principal était la durée d’hospitalisation conventionnelle initiale. Les critères secondaires étudiés étaient l’équilibre du diabète, le niveau de connaissances acquis à l’aide d’un questionnaire, le retentissement du diabète sur la vie quotidienne et le retentissement du niveau socio-économique et de la précarité sur l’équilibre du diabète à l’aide du Score ENVU. Résultats : au total, 135 patients ont été admis aux urgences pédiatriques de l’APHM pour découverte d’un diabète en période 1 et 90 en période 2. Après exclusion des patients transférés hors APHM ou suivis en dehors de l’équipe endocrino-pédiatrique de la Timone, des diabètes non de type I, 150 patients ont été inclus dans l’étude : 80 en hospitalisation conventionnelle et 70 en HAD. Concernant la durée d’HC, elle était significativement plus courte dans le groupe HAD, comme attendu (6,3 ± 2,8 vs 9,6 ± 3,9 jours p < 0,001). Mais plus longue (p = 0,03) chez les patients précaires (8,75 vs 7,52 jours). Il n’existe pas de différence significative en termes d’équilibre glycémique entre les deux groupes 3, 6 et 12 mois. De même, le TIR moyen qui est semblable dans les deux groupes (52,89% groupe HAD vs 55,61% groupe HC). Il n’y a pas de différence significative concernant l’équilibre du DT1 chez les patients précaires et non précaires : l’HbA1c (7,48% vs 7,41%) et le TIR (52,48% vs 52,89%). Discussion/Conclusion : cette étude visant à évaluer la durée d’HC initiale des patients pris en charge lors du diagnostic de DT1 a montré une baisse significative de celle-ci chez les patients ensuite suivis en HAD vs en HC ; cette durée est par contre plus importante chez les patients précaires que les non précaires. Néanmoins, l’équilibre glycémique est comparable dans les deux types d’hospitalisation et la précarité n’a pas d’impact sur celui-ci. L’HAD atténuerait donc l’effet négatif de la précarité grâce à une prise en charge personnalisée.