Le dépistage du cancer du col de l’utérus (CCU) s’adresse aux femmes âgées de 25 à 65 ans. Malgré des facteurs de risque plus importants, la participation aux dépistages est moindre chez les femmes socialement défavorisées, dont les femmes en situation de prostitution. Selon la littérature, la méconnaissance de la pathologie semble être un frein important. Quelles sont les connaissances et les pratiques du dépistage du CCU chez les femmes en situation de prostitution ? Méthode : la population cible était les femmes âgées de 18 à 65 ans, se prostituant dans les départements du Gard et de l’Hérault. Un questionnaire a été distribué et rempli par des travailleurs sociaux formés en santé ou un médecin intervenant au sein d’associations locales. Résultats : 56 questionnaires ont été analysés. La population interrogée était hétérogène : les femmes avaient entre 18 et 65 ans, et onze nationalités étaient représentées. 82 % ne savaient pas à quoi sert le frottis cervico-utérin (FCU) et 20 % n’en n’ont jamais entendu parler. La plupart des femmes ont peu de connaissances sur le virus HPV et la vaccination. 83 % souhaitent recevoir davantage d'informations et par des entretiens privés. Concernant les pratiques, 55 % ont eu une consultation gynécologique annuelle et 65 % ont un FCU de moins de trois ans. Mais 30 % des femmes interrogées ne savaient pas où réaliser cet examen. Conclusion : selon la littérature, nos résultats sont cohérents avec les études récentes. Le faible taux de participation au dépistage du CCU et la méconnaissance du FCU dans une population où les facteurs de risque sont nombreux sont inquiétants. Un des freins identifiés est le manque d’information sur le système de santé. Les femmes en situation de prostitution nécessitent une attention et des messages de prévention adaptés, comme des entretiens privatifs.