CONTEXTE : Les cas de dépendance aux opioïdes et le nombre de patients sous TSO sont en augmentation depuis plus de dix ans, et les médecins peuvent être amenés à prendre en charge des grossesses chez des femmes dépendantes aux opioïdes. La grossesse est connue comme une période à risque d’augmentation des troubles anxieux et dépressifs. Ces comorbidités sont susceptibles d’entraîner des complications materno-fœtales mais constituent également une barrière au traitement de l’addiction pour les patientes. OBJECTIF : L’objectif de notre étude était de mettre à jour les connaissances sur le profil psychiatrique des femmes enceintes dépendantes aux opioïdes, qu’elles prennent un TSO ou non. MÉTHODE : Une revue de la littérature a été menée jusqu’au 31 décembre 2020. Les bases de données MEDLINE via Pubmed et PSYCINFO ont été interrogées. Les critères d’inclusion étaient les comorbidités psychiatriques chez la femme enceinte dépendante aux opioïdes. RÉSULTATS : 5 articles ont été retenus. Les femmes incluses étaient jeunes et majoritairement issues de milieux défavorisés. La prévalence des comorbidités psychiatriques était le critère de jugement principal dans seulement deux des études sélectionnées. Les taux de dépression dans les différentes études variaient entre 12,9 et 58%. Les taux d’anxiété variaient entre 36 et 42%. Les prévalences des comorbidités psychiatriques ont plus que doublé entre 2009 et 2014, de 12,2 à 48,6% pour l’anxiété et de 16,3 à 43,4% pour la dépression. CONCLUSION : Les principales pathologies psychiatriques retrouvées chez les femmes enceintes dépendantes aux opioïdes étaient l’anxiété et le trouble dépressif. Ces comorbidités semblaient plus fréquentes que chez les femmes enceintes sans dépendance. Des études complémentaires sont nécessaires afin d’améliorer la prise en charge des patientes.