Introduction : les symptômes persistants de COVID-19 n'ont pas de moyen de prévention ou de traitement spécifique. Cette étude vise à évaluer si l'utilisation de corticostéroïdes en phase aiguë est associée à ces symptômes persistants et à rechercher les facteurs associés à la présence d'un symptôme persistant. Méthodes : nous avons réalisé une étude de cohorte prospective de patients présentant un COVID-19 confirmé et sortis du Centre Hospitalier universitaire d'Amiens-Picardie, France, entre le 2 février 2020 et le 28 décembre 2020. Une visite de suivi a évalué les symptômes 4 mois après l'entrée en hospitalisation. Des modèles de régression logistique ajustés multivariés ont été utilisés pour analyser l'association entre l'utilisation de corticostéroïdes à la phase aiguë et les conséquences cliniques. Résultats : au total, 316 des 586 patients sortis de l'hôpital ont été inclus. Les patients avaient un âge moyen de 64 ans et 201 (58,3%) étaient des hommes. Le suivi a été réalisée du 28 mai 2020 au 6 mai 2021. 65,8 % des patients présentaient au moins un symptôme lors du suivi, la fatigue (37,1%) et la dyspnée (39,2%) étant les deux symptômes résiduels prédominants. Dans le modèle ajusté, aucune association n'a été trouvée entre les corticostéroïdes et i) la présence d'un symptôme : Odd Ratio (OR) = 1,06 [0,63-1,79], p=0,83) ; ii) nombre de symptômes : bêta normalisé (Sβ) = 0,05, p=0,32 ; iii) dyspnée (OR= 0,90 [0,53-1,52], p=0.70) ou iv) asthénie (OR= 1,54 [0.93-2.50], p= 0,09), Les corticoïdes sont associés à la fatigue chez les patients hospitalisés hors soins intensifs (OR = 2,38 [1,20-4,76], p= 0,01. L'hypertension artérielle (HTA) (OR = 2 [1,20-3,33], p= 0,01) le sexe féminin (OR [homme]= 0,49 [0,29-0,82], p=0.01) et le nombre de symptômes initiaux (OR = 1,34 [1,16-1,54], p<0.001) étaient associés de manière significative à la présence d'un symptôme résiduel en analyse multivariée. Conclusion : l'utilisation d'une corticothérapie à la phase aiguë du COVID-19 ne semblait pas avoir d'impact sur les symptômes persistants. Les facteurs associés à ces symptômes étaient l'HTA, le sexe féminin et le nombre de symptômes initiaux.