Introduction : la consultation tripartite est une situation fréquente et fait partie des compétences spécifiques du médecin généraliste. La problématique du secret médical dans la consultation tripartite est peu étudiée dans la littérature. Méthodes : étude qualitative par entretiens personnels semi-dirigés auprès de médecins et de patients des Bouches-Du-Rhône. Résultats : les patients consultent accompagnés par praticité, recherche de soutien ou d’aide médicale. Le cas des patients dépendants est particulier, avec un accompagnement indispensable. Le choix de l’accompagnant est évident et répond à des critères pratiques. Les médecins mettent en évidence des associations habituelles, les patients évoquent des situations particulières qui orientent leur choix. La consultation tripartite est jugée positivement dans la majorité des cas. Ses principaux avantages sont l’accès à une meilleure information, une aide à l’efficience médicale et un soutien en cas de désaccord médecin-patient. Les risques principaux sont l’effacement du patient derrière son accompagnant, et un comportement parfois envahissant. Les sujets secrets vis-à-vis de l’accompagnant sont les évènements de la vie, les maladies graves et la sexualité. Les stratégies principalement mises en place pour respecter le secret sont la consultation seule et la communication cryptée, verbale ou non verbale. Le secret peut être partagé, après accord du patient, dans l’intérêt de sa prise en charge, ou pour permettre à l’accompagnant d’anticiper des changements. L’anxiété possible de leur accompagnant incite les patients à garder le secret, quand elle invite les médecins à le partager. Discussion : les résultats de l’étude sont en cohérence avec les données de la littérature, principalement menées auprès d’une patientèle spécifique (atteints de cancer). Les principales forces de l’étude sont sa rigueur méthodologique et la nouveauté du thème. La principale faiblesse est l’inexpérience des chercheurs. Conclusion : l’enjeu du secret médical en consultation tripartite est exacerbé par l’évolution de la médecine générale en France.