La Haute Autorité de Santé en 2019 et la Société Française de Nutrition Clinique et Métabolique en 2020 ont fait des recommandations sur la dénutrition, en particulier sur son diagnostic, sa prise en charge et sa surveillance. Une fois le diagnostic établi, une consultation diététique doit être réalisée ainsi qu’un bilan biologique complet avant de débuter sa prise en charge de manière efficiente avec la nutrition artificielle. En absence de contre-indications, la voie entérale est à privilégier à la voie parentérale. Bien que la dénutrition influence négativement le pronostic du malade, la nutrition artificielle peut provoquer des complications qui doivent être anticipées avant d’être débutée, en particulier pour les patients à risque de syndrome de re-nutrition inapproprié. Ce syndrome doit être prévenu chez les patients à risque à l’aide d’une supplémentation en vitamines, oligo-éléments, thiamine et électrolytes. Après avoir défini la dénutrition, rappelé les éléments de diagnostic et de prise en charge thérapeutique, nous avons réalisé une étude sur la pertinence de l’instauration de nutrition artificielle au sein d’un Centre de Lutte Contre le Cancer. En prenant en compte tous les critères, seulement 33,64% des patients étudiés ont eu une instauration pertinente. La prévention du syndrome de re-nutrition inapproprié, la présence d’une analyse biologique complète avant l’instauration, et la supplémentation des bilans sanguins anormaux à l’initiation sont les principaux facteurs limitants et à améliorer.