Characterization of the crop predation phenomenon by small wildlife in Belle-Île and the logics of action, so as to establish an integrated management approach, replicable on the French Atlantic islands
Caractérisation du phénomène de prédation des cultures par la petite faune sauvage à Belle-Île et logique d'action des acteurs impliqués en vue d'établir une démarche de gestion intégrée, réplicable sur les îles atlantiques
Abstract
In a context of island food relocation, it is important to understand the barriers to agricultural production. An abundant small wildlife, causing damage to crop, has been identified on the French Atlantic islands. The purpose of the study is to characterise, firstly, the phenomenon of crop predation in Belle-Île and, secondly, the different management logics of the farmers and stakeholders, to propose ways of working towards integrated management on these islands. To do this, we interviewed 15 farmers in Belle-Île and 11 stakeholders, and we conducted an experiment to quantify the damage using the exclosure principle. Seven species (pheasants, rabbits, pigeons, rats, crows, gulls, and owls) cause significant losses in forage, grain, and vegetable production, but also on soil, storage or protective equipment, and directly on livestock. The lack of
hunting and the presence of wasteland, revealing a potential concentration effect of these animals, are factors explaining the damage. The experiments reveal an average of 20% of damage on the plots, especially since the wasteland rate is high around the plot. Farmers have tested a variety of adaptation, without much success, and rely on the intervention of other actors, at the local or departmental level. Management measures are considered at different spatio-temporal scales and logics (destruction, adaptation) depending on the actors. For the future, it seems essential to us to encourage dialogue between stakeholders, especially those involved in hunting and agriculture, as well as the need to study the ecological dynamics of certain species.
Dans un contexte de relocalisation alimentaire insulaire, il est important de comprendre les freins à la production agricole. La présence d’une petite faune sauvage abondante, provoquant des dégâts sur les cultures, a été identifiée sur les îles atlantiques françaises. L’objet de l’étude est de caractériser d’une part le phénomène de prédation des cultures à Belle-Île, et d’autre part les positionnements des agriculteurs et acteurs concernés sur les mesures de gestion, afin de proposer des pistes de travail en faveur d’une gestion intégrée sur les îles. Pour ce faire, nous avons réalisé des entretiens auprès de 15 agriculteurs de Belle-Île, 11 acteurs et une expérimentation de quantification des dégâts en utilisant le principe de l’exclos. Sept espèces (faisans, lapins, pigeon, rat, corneille, goéland, choucas) causent des pertes importantes sur la production fourragère, céréalière, maraîchère mais aussi sur le sol, le matériel de stockage ou de protection et directement sur le bétail. Le manque de chasse et la présence de friche, révélant un potentiel effet de concentration de ces animaux, sont des facteurs explicatifs des dégâts. Les expérimentations révèlent une moyenne de 20% de dégâts sur les parcelles, d’autant plus important que le taux de friche est haut autour de la parcelle. Les agriculteurs ont testé une diversité d’adaptation, sans grand succès, et s’appuient sur l’intervention d’autres acteurs, locaux ou départementaux. Les mesures de gestions s’envisagent à différentes échelles spatiotemporelles et logiques d’action (destruction, adaptation) selon les acteurs. Parmi les préconisations d’actions, la concertation et le dialogue d’acteurs, en particulier entre le monde de la chasse et de l’agriculture, ainsi que la nécessité d’étudier les dynamiques écologiques de certaines espèces, paraissent essentiels.
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