Un dispositif hybride de professionnalisation est un ensemble prescrit "d’environnements-sujets-activités" perturbant les espaces sociaux, de travail et de formation (Jorro & Wittorski, 2013)."Il est un dispositif dans le sens où il agit comme un lieu social d’interactions et de coopération possédant ses intentions, son fonctionnement matériel et symbolique, ainsi que ses modes d’interactions propres" (Peraya, 1999). Ils s’inscrivent dans une démarche d’adaptabilité raisonnée et se définissent à leur capacité à permettre aux acteurs d’identifier les objectifs de l’activité de travail, à interroger les interactions entre ces activités afin d’inventer les conditions de son élaboration continue, à la manière d’une "machine autopoïétique" (Varela, 1987). Centrés sur l’acte d’apprendre, ils permettent une "désignation qualitative de l’activité" (Jorro, 1998) par les participants eux-mêmes et inventent pour se faire une série de perturbations. Ce sont des dispositifs dynamiques qui proposent au participant d’interroger la prise en compte de ses activités contextuelles et singulières, activités qui résultent d’une rencontre entre l’individu et l’environnement dans lequel elles s’insèrent. En reposant la question du mode d’intégration et de la sociabilité dans l’entreprise il interroge l’identité au travail qu’il accompagne vers un modèle professionnel. (Sainsaulieu, 2019) Dans un style épistémologique interactionniste nous nous inspirerons des approches de la professionnalisation selon Wittorski, de l’inscription de la professionnalisation dans des temporalités grâce à Roquet, nous nourrirons de l’évaluation selon Jorro et Ardoino, de l’hybridation des dispositifs selon Carré, Fernagu, de l’autonomie du vivant selon Varela et de la place du sujet dans les dispositifs selon Clénet et Bourgeois. Enfin, cette recherche mobilise le modèle de l’identité au travail selon Sainsaulieu, Osty. Née sur le terrain d’un dispositif déployé en 2020 dans une entreprise de service public en mutation, elle sollicite pour arriver à ses fins Schütz et la phénoménologie et s’inspire de la théorie ancrée, de Strauss, Becker et de l’analyse compréhensive.