Introduction : Depuis 2015, des études démontrent les bénéfices de l'examen gynécologique (EG) en décubitus latéral (DL) pour les patientes. Cette pratique reste peu connue. Si le DL peut améliorer le suivi gynécologique chez certaines patientes, comment expliquer qu'il ne soit pas plus répandu ? Objectif : Recueillir la perception sur l'EG en DL de professionnels de santé ne le pratiquant pas couramment, notamment leur vision des freins, pour des consultations de premier recours. Méthode : Étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés de 14 soignants (gynécologues, médecins généralistes, sages-femmes), en Auvergne, de juillet à octobre 2020, sélectionnés pour une variabilité maximale sur les critères : sexe, âge, profession, type et milieu d'exercice, activité universitaire ou non. Retranscription intégrale des entretiens puis analyse thématique transversale. Réalisation parallèle d'un entretien avec une soignante le pratiquant couramment, analysé individuellement puis mis en perspective de l'analyse principale. Résultats : Les professionnels percevaient les bénéfices potentiels de l'EG en DL concernant le respect du bien-être pour certaines patientes, particulièrement en cas de stress ou d'handicap moteur. Les gestes médicaux en DL paraissaient moins pratiques ou moins efficients, surtout chez les patientes obèses. Selon eux, une place potentielle du DL subsistait pour la réalisation de frottis cervico-utérins. Les principaux freins étaient l'absence de preuve sur son intérêt, le manque de formation et la difficulté à changer ses pratiques. Conclusion : La question du positionnement demeure une fraction d'un tout primordial : la relation de confiance. Les professionnels s'emploient à la cultiver par d'autres moyens, en attendant plus de données médicales sur le DL. Cette étude conforte des pistes de soins bénéfiques grâce au DL pour certaines consultations gynécologiques de premier recours. Des travaux de recherche supplémentaires sur ce sujet seraient pertinents.