CONTEXTE Nous avons remarqué une survenue de TVP par agrégats dans la pratique de médecine générale de cabinet. Plusieurs articles ont cherché à montrer un lien entre la météorologie et la maladie thrombo-embolique veineuse. Les résultats étaient parfois discordants. OBJECTIF Notre étude porte sur l’influence des données météorologiques sur la survenue des thromboses veineuses profondes avec un accent particulier sur la variation de pression atmosphérique (Patm) dans le bassin Thiers-Ambert. MÉTHODE Nous avons réalisé une étude rétrospective sur 6,2 années en médecine de soins primaires et en médecine hospitalière dans le bassin Thiers-Ambert. La population a été séparée en 2 sous-groupes : avec et sans facteur de risque de TVP. Nous avons étudié l’influence de la température, de la pression atmosphérique (Patm), de l’hygrométrie, et de la variation de Patm (données Météo-France). L’étude a également porté sur la Patm et la température corrigées par l’altitude du lieu d’habitation, ainsi que l’exposition à une basse pression. RÉSULTATS Nous avons inclus 552 patients (dont 300 femmes), il y avait 294 TVP spontanées. L’âge moyen était de 71,89 ans. Il existait une augmentation statistiquement significative de la survenue de TVP en cas de variation de la Patm de plus de 10 hPa dans les 5 jours précédents (RR : 1,2 ; IC95 [1,03 - 1,41] p = 0,0235). Ce lien était encore majoré en cas de présence d’un facteur de risque de TVP avec un RR à 1,29 (IC95 [1,02-1,64] ) (p = 0,0343). L’exposition à une Patm basse pendant 5 jours augmentait le risque de survenue de TVP uniquement en cas de correction des données par l'altitude du lieu de résidence du patient (p<0,001). Le jour du diagnostic, la température était plus basse qu’elle soit corrigée par l’altitude du lieu d’habitation (p = 0,0314) ou non (p = 0,0421). En revanche, il n’y a pas d’influence de la Patm normée au niveau de la mer ou corrigée par l’altitude, ni de l’hygrométrie. L’étude a montré une variation saisonnière de l’incidence des TVP, qui atteint son maximum au printemps et en hiver (p = 0,05). CONCLUSION Selon notre étude, les variations météorologiques ont un lien avec la survenue des TVP, surtout si le patient est porteur d’un facteur de risque de TVP. Des études prospectives sur de plus grands échantillons de patients à risque de TVP seraient particulièrement intéressantes.