L’anatomie du Pôle Proximal du Scaphoïde (PPS) le rend particulièrement vulnérable et sa destruction conduit inévitablement à une arthrose invalidante. Mais si un large éventail de techniques chirurgicales a été exploré et proposé au fil du temps, aucune ne s’est imposée comme la référence universellement acceptée. La 1ère partie de ce travail a consisté en une revue systématique de la littérature. Nous avons fait le constat qu’aucune des techniques décrites à l’heure actuelle ne répondait à l’ensemble des exigences à prendre en compte dans le traitement des destructions du PPS. A savoir, reconstruire les surfaces articulaires, restaurer l’équilibre biomécanique du carpe et arrêter l’évolution de la maladie arthrosique. Le meilleur compromis reste aujourd’hui le transfert non vascularisé d’hémi-hamatum. Néanmoins sachant que les propriétés biomécaniques d’un greffon composite sont conditionnées par sa vascularisation, il est probable que les résultats à long terme de ce transfert soient décevants. C’est pourquoi nous proposons, dans la 2nd partie de ce travail, une nouvelle technique de prélèvement du pôle proximal de l’hamatum incluant sa vascularisation. Une étude anatomique nous a permis de démontrer que le prélèvement pédiculé sur l’arche artérielle intracarpienne dorsale était possible et reproductible. Il s’agit du premier greffon pédiculé structurel capable de reconstruire l’anatomie ostéo-chondro-ligamentaire complexe du PPS décrit dans la littérature. Néanmoins il existe des variations anatomiques dans la vascularisation et la morphologie de l’hamatum et une planification pré-opératoire individuelle est nécessaire. Nous avons donc mis au point, dans la 3ème partie de ce travail, un protocole de planification pré-opératoire échographique et scanographique, qui nous permet de sélectionner les candidats pouvant bénéficier de cette chirurgie. Malgré les incertitudes qui persistent, et qui sont inhérentes à la maturation de toute avancée chirurgicale, nos résultats nous permettent d’envisager prochainement l’utilisation du lambeau pédiculé d’hémi-hamatum chez le vivant.