Par conséquent, nombreux sont les mineurs terroristes qui se retrouvent, souvent sans avoir imaginé les répercussions de leur pensée (pour ce qui concerne l’apologie du terrorisme) ou de leurs actes majoritairement très éloignés du passage à l’acte, sous le coup d’une intensité accrue de mesures coercitives, éloignées de tout relèvement éducatif et bien loin du traitement accordé à tout autre mineur délinquant. Dès lors, il apparait que le relèvement de l’enfant est relégué à l’arrière-plan d’un objectif de précaution face à la dangerosité éventuelle. En effet, dans un contexte marqué par l’inquiétude et la prégnance des logiques antiterroristes, la justice des mineurs a du mal à faire prévaloir ses spécificités, qui pourtant constituent un atout essentiel pour appréhender et traiter ses questions. Illustrant également ce phénomène de la primauté d’une politique sécuritaire sur le relèvement de l’enfant, la problématique des retours d’enfants emmenés par leurs parents au sein des zones contrôlées par les organisations terroristes en est la vitrine. En effet, que penser de la politique du rapatriement « au cas par cas » mise en œuvre par le gouvernement français lorsque l’on connait les conséquences, à court et long terme, de l’enfermement, au sein des camps du Nord-Est syriens, de ces petites bombes à retardement.