Construites sur la base de mise en jeu de dispositions masculines, certaines disciplines sportives demeurent des « fiefs de la virilité ». Les sportives de haut niveau qui pratiquent le parapente, font donc office de championnes de l’exception. Elles mettent en jeu, durant chaque vol, des dispositions sexuées exceptionnelles, voire déviantes. Plus spécifiquement, en prenant en compte leur parcours sous l’angle interactionniste de la carrière, il apparait que l’étude de leur entrée met en exergue le fait que ces sportives de l’extrême ont eu une socialisation en partie « inversée ». Cette entrée dans la carrière fait l’objet de nombre d’études sociologiques. Ce faisant, tout l’intérêt de ce travail de recherche réside dans l’étude des conditions de sorties du haut niveau. Plus spécifiquement, si l’étude de l’entrée dans la carrière met en lumière des dispositions de genre inversée, il convient de comprendre dans quelle mesure leur sortie de carrière met, elle aussi, en jeu des dispositions sexuées masculines. Inversement, il est possible de se demander si ces femmes de l’exception se font rattraper par leur « condition de femme », ou bien si elles déjouent les normes sexuées, contribuant alors à redéfinir le genre. L’étude de l’état de l’art expose tout spécifiquement des enjeux relatifs à l’articulation genrée entre carrière sportive, carrière rémunératrice ainsi que carrière domestique. Ce faisant, certaines sportives pourraient sortir du haut niveau pour des raisons renvoyant à des normes sexuées. Pour d’autres, la sortie de carrière pourrait être l’occasion aussi de redéfinir le genre, sans pour autant se soumettre à un ethos masculin.