Introduction : la prophylaxie préexposition au VIH (PrEP) fait partie de l’arsenal de la prévention combinée, disponible depuis maintenant 7 ans en France. Elle est un levier majeur dans la lutte contre l’épidémie du VIH, mais sa couverture reste encore insuffisante. Depuis le 1 juin 2021, son initiation est possible par tout médecin, y compris les médecins généralistes. Cette nouvelle recommandation émise par la Haute Autorité de Santé (HAS) a pour objectif de permettre une plus grande accessibilité pour toutes les populations concernées en France. Objectifs : évaluer l’influence que cette nouvelle autorisation a eue sur les connaissances et les pratiques cliniques des médecins généralistes exerçant en région PACA. Appréhender les freins et les leviers à sa prescription dans un second temps. Matériel et méthode : une étude observationnelle quantitative à visée descriptive a été réalisée auprès des médecins généralistes de la région PACA ayant une activité libérale. Elle a été conduite à l’aide d’un questionnaire en ligne diffusé sur une période de 3 mois, de début février 2022 à fin avril 2022. Résultats : 185 participants ont été inclus dans notre étude. Parmi les répondants : 71% avaient une connaissance limitée sur la PrEP et seulement 8% l’avait déjà prescrite. En dépit de ce constat, on a pu agréablement constater que les médecins généralistes l’incluaient progressivement dans leurs pratiques. En effet, 15,7% des répondants suivaient de façon régulière des patients utilisant la PrEP. De plus, 12,3% des participants avaient initié la PrEP chez l’un de leurs patients, bien que la moitié se soit retrouvée face à des difficultés pour la prescrire. Lors de notre étude, les connaissances sur la PrEP, le suivi de patients et le fait d’avoir été questionné sur ce sujet étaient significativement associées au fait de l’avoir renouvelée et par extension initiée. Le principal frein à l’utilisation de la PrEP tant chez les prescripteurs que les non-prescripteurs de notre étude, était le manque de formation et de connaissance à son sujet (63%). A contrario, le renforcement de la diffusion des différents outils déjà mis à disposition pour la formation des médecins généralistes ainsi que la mise en place d’un suivi alterné avec un spécialiste en infectiologie ou en santé sexuelle ressortaient comme les principaux outils qui pourraient aider les médecins généralistes à prescrire la PrEP. Conclusion : la PrEP est un outil de prévention ayant montré son efficacité dans la réduction de l’incidence du VIH. Elle trouve lentement sa place dans la pratique clinique des médecins généralistes de la région PACA, malgré une intégration plus marquée en milieu urbain et dans les zones de forte population. La majeure partie des freins s’opposant à sa prescription était directement en lien avec la faible connaissance des prescripteurs sur le sujet. Il est donc nécessaire de mobiliser les différents canaux de l’information professionnelle des médecins pour accroître leurs connaissances de celle-ci. La formation des professionnels de santé s’avère être le pilier central à une plus large diffusion de la PrEP.