Mémoires Année : 2022

Emergency contraception: study of the relationship between the information dispensed by Isère general practitioners and their patients' knowledge

La contraception d’urgence : étude de la relation entre l’information donnée par les médecins généralistes isérois et les connaissances de leurs patientes

Résumé

Introduction: In France in 2020, despite a 4% decrease in the abortion rate, unwanted pregnancies are still frequent. Patients do not use emergency contraception (EC) enough. Two main obstacles to the use of emergency contraception exist: lack of information from general practitioners (GP) and lack of knowledge among patients. Our study objective was to evaluate the association between the information provided by GPs and the level of knowledge of their patients. Method: We conducted a quantitative observational case-control study. Two hundred GP in the Isère department were randomized. We sent to the included GP a questionnaire for themselves and a questionnaire for their patients (built with the HAS good practice sheets and the CNGOF guidelines), resulting in a "doctor's score" and a "patient's score". Each GP had to include 6 to 10 patients receiving oral contraception. Cases were defined as patients with a score above 10/15 on the questionnaire, and controls as patients with a score below 10/15. Patients were considered exposed if their GP score was above 17/24. Our outcome measure was an OR. Then we performed a descriptive analysis of the information given by GP and the knowledge of their patients. Results: A total of 24 GPs and 173 patients were included between December 2021 and May 2022. There was no statistically significant relationship between the information provided by GP and the patients' level of knowledge. The use of the internet as a secondary source of information improved the patients' score. 42% of GPs systematically provide information on the authorized delay of OC use and the procedure to follow in case of omission. Explanations on emergency contraception (different kinds, time of use, access possibilities, gratuity) are systematically provided in fewer than 20% of cases. 77% of the patients identified a situation at risk of pregnancy caused by a delay in taking EC. The delay in using EC after unprotected sex was known by 38% of them, and 36% thought that a prescription was necessary to obtain EC from a pharmacy. Discussion: GP practices in the Isère department are heterogeneous regarding the information they provide to their patients about EC. It could be improved by providing comprehensive and specific information on emergency contraception in a dedicated consultation. Patient knowledge remains insufficient. However, internet as an additional source of information has a positive influence on their knowledge. The diffusion of reliable websites therefore seems essential. Finally, it is necessary to target populations at risk, inform both men and women, provide better information on permanent contraception, and educate all health professionals who may be involved in the field of contraception.
Introduction : Malgré une diminution de 4% du taux d’IVG en France en 2020, les situations de grossesse non désirée sont encore nombreuses. La contraception d’urgence n’est pas assez utilisée par les patientes. Il existe deux principaux freins à l’utilisation de la contraception d’urgence : une trop faible information de la part des médecins généralistes et une méconnaissance des patientes. Notre objectif d’étude était de mesurer l'association entre l’information délivrée par le médecin généraliste et le niveau de connaissance de leurs patientes. Méthode : Nous avons réalisé une étude quantitative observationnelle analytique de type cas-témoin. Deux cents médecins généralistes installés dans le département de l’Isère ont été randomisés. Nous avons transmis par mail aux médecins inclus un questionnaire pour eux-mêmes et un questionnaire pour leurs patientes (construits avec les fiches de bonnes pratiques HAS et les recommandations du CNGOF) donnant lieu à un score médecin et un score patiente. Chaque médecin devait inclure 6 à 10 de ses patientes sous contraception orale. Le groupe des cas correspondait aux patientes avec une note supérieure à 10/15 au questionnaire, et les témoins aux patientes avec une note inférieure à 10/15. Les patientes étaient considérées comme exposées si le score de leur médecin traitant était supérieur à 17/24. Notre critère de jugement principal a été mesuré par un OR. Puis nous avons réalisé une analyse descriptive de l’information donnée par le médecin et des connaissances de leurs patientes. Résultats : Au total, 24 médecins généralistes et 173 patientes ont été inclus entre décembre 2021 et mai 2022. Il n’existe pas de lien statistiquement significatif entre l’information délivrée par le généraliste et le niveau de connaissances des patientes. La consultation d’internet comme source d’information annexe améliore le score des patientes. Les médecins généralistes informent de façon systématique à 42% sur le décalage autorisé de prise de CO et la conduite à tenir en cas d’oubli. Les explications sur la contraception d’urgence (les différents types, le délai d’utilisation, les possibilités d’accès, la gratuité) sont données systématiquement dans moins de 20% des cas. Une situation à risque de grossesse par décalage de la prise de CO est repérée par 77% des patientes de l’étude. Le délai d’utilisation de la CU après un rapport sexuel non protégé est connu par 38% d’entre elles, et 36% pensent qu’une ordonnance est nécessaire pour se procurer la CU en pharmacie. Discussion : Les pratiques des médecins isérois sont hétérogènes concernant l’information sur la CU qu’ils délivrent à leur patientes. Elles peuvent être améliorées par une information complète spécifiquement sur la contraception d’urgence et donnée en consultation dédiée. Les connaissances des patientes restent insuffisantes. Cependant, une source d’information supplémentaire par internet influence positivement leurs connaissances. La diffusion de sites internet fiables nous semble donc primordiale. Enfin, il est nécessaire de cibler les populations à risque, informer autant les hommes que les femmes, mieux informer sur la contraception définitive, et sensibiliser tous les professionnels de santé pouvant être concernés par le domaine de la contraception.
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dumas-03844419 , version 1 (08-11-2022)

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Citer

Alexis Doro, Juliette Clépoint. La contraception d’urgence : étude de la relation entre l’information donnée par les médecins généralistes isérois et les connaissances de leurs patientes. Médecine humaine et pathologie. 2022. ⟨dumas-03844419⟩
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