Ce mémoire analyse les interférences entre émotion et action, au travers du paradigme des dispositifs de communication des associations de défense animale. Aucune association ne peut faire l’économie d’une certaine dose d’émotion, de par le sujet très sensible qu’elle traite, mais aussi en raison de ses objectifs et de l’affect préalablement intériorisé de ses militants.
Les résultats de l’enquête et les analyses communicationnelles menées dans mes recherches ont montré que les réactions sont extrêmement diversifiées, entre une fermeture au message lorsque les associations cherchent à mobiliser des émotions trop intenses, et une mise en mouvement et un engagement toutefois enclenché par l’émotion. Dans quelle mesure les associations de défense animale - en particulier lorsqu’elles se sont fondées sur un positionnement fort et parfois clivant - ont donc tout intérêt à diversifier leur mode de communication pour toucher une population plus large ?
Ce travail analyse comment l’émotion peut alors être la première étape d’un dispositif plus complet et décliné en fonction des publics aux sensibilités diversifiées. Pour rallier le plus de monde à la cause, il est donc nécessaire de diversifier les émotions et les modes de communication. Il faut surtout cibler les divers enjeux que recouvrent la cause animale pour que chaque sensibilité y trouve un intérêt qui l’engage à comprendre et à relayer la défense des animaux.
Ainsi, réinventer les discours, les imaginaires et les modes de communication autour du végétarisme paraît aujourd’hui une priorité pour que les associations pour se redéfinir comme des modèles et des acteurs clés dans une transition sociétale majeure.