Long-chain polyunsaturated fatty acid status at 36 weeks corrected age and cognitive and behavioral outcomes at 5 years in very preterm infants: a prospective, longitudinal, multicenter cohort study
Statut en acides gras polyinsaturés à longue chaîne à 36 semaines d'âge corrigé et résultats cognitifs et comportementaux à 5 ans, chez les grands prématurés : une étude de cohorte multicentrique prospective et longitudinale
Résumé
Introduction: the effects of long-chain polyunsaturated fatty acid (LC-PUFA) supplementation on the neurological development of premature babies show inconsistent results in the literature. Long term follow-up is seldom reported. The main objectives were to evaluate, in very preterm infants, the effect of lipid intake, reflected by the LC-PUFA status, on cognitive deficiency and behaviour difficulties at 5 years.
Methods: multicenter prospective cohort study with 5-year longitudinal follow-up. LC-PUFA status was assessed using peripheral blood PUFAs levels. Measurement was performed in very preterm infants at 36 (± 1) weeks corrected age, reported as a percentage of total fatty acids (%TFA). Results were then compared to a control cohort of healthy term neonates. Mains outcomes were cognitive deficiency and behaviour difficulties at 5 years. Associations between LC-PUFA status and outcomes were performed using univariate and multivariate analyses, adjusted for confounding demographic factors (gestational age, socio-economic status, country of birth, type of pregnancy and severe neonatal comorbidities).
Results: 139 infants were included. 102 (73.4%) had a 5-year assessment. The %TFA of linoleic acid (LA) and alpha-linolenic acid (ALA) were 1.8 and 3.6 times higher in preterm infants than in full-term infants (p<0.001), while the %TFA of arachidonic acid (ARA) and docosahexaenoic acid (DHA) were 1.6 and 2.4 times lower (p<0.001). In univariate analysis, among LC-PUFAs, only a higher % of ARA was associated with cognitive deficiency and behaviour difficulties (p=0.002 and p=0.02). In multivariate analysis, factors associated with cognitive deficiency were: higher %TFA of ARA (OR[95% CI] 1.7[1.1-2.6], p=0.02), precarious socio-economic status (unemployed : OR[95% CI] 10.6[1.5-75.3], p=0,02 – housewife : OR[95% CI] 7.1[1.1-47.3], p=0.04), a mother of non-French nationality (OR[95% CI] 4.9 [1.1-21.7], p=0.03) and severe neonatal comorbidities (OR[95% CI] 8.6[1.4-50.7], p=0.02). After adjusting for confounding factors, only a higher %TFA of ARA remained associated with behaviour difficulties at 5 years : OR[95% CI]=2.6[1.2-5.6], p=0.01.
Conclusion: the LC-PUFA status of very preterm infants fed with current standard diets was significantly different from of full-term infants. After adjusting for potential confounding factors, the ARA blood level was significantly associated with lower cognitive and behavioral difficulties at 5 years.
Methods: multicenter prospective cohort study with 5-year longitudinal follow-up. LC-PUFA status was assessed using peripheral blood PUFAs levels. Measurement was performed in very preterm infants at 36 (± 1) weeks corrected age, reported as a percentage of total fatty acids (%TFA). Results were then compared to a control cohort of healthy term neonates. Mains outcomes were cognitive deficiency and behaviour difficulties at 5 years. Associations between LC-PUFA status and outcomes were performed using univariate and multivariate analyses, adjusted for confounding demographic factors (gestational age, socio-economic status, country of birth, type of pregnancy and severe neonatal comorbidities).
Results: 139 infants were included. 102 (73.4%) had a 5-year assessment. The %TFA of linoleic acid (LA) and alpha-linolenic acid (ALA) were 1.8 and 3.6 times higher in preterm infants than in full-term infants (p<0.001), while the %TFA of arachidonic acid (ARA) and docosahexaenoic acid (DHA) were 1.6 and 2.4 times lower (p<0.001). In univariate analysis, among LC-PUFAs, only a higher % of ARA was associated with cognitive deficiency and behaviour difficulties (p=0.002 and p=0.02). In multivariate analysis, factors associated with cognitive deficiency were: higher %TFA of ARA (OR[95% CI] 1.7[1.1-2.6], p=0.02), precarious socio-economic status (unemployed : OR[95% CI] 10.6[1.5-75.3], p=0,02 – housewife : OR[95% CI] 7.1[1.1-47.3], p=0.04), a mother of non-French nationality (OR[95% CI] 4.9 [1.1-21.7], p=0.03) and severe neonatal comorbidities (OR[95% CI] 8.6[1.4-50.7], p=0.02). After adjusting for confounding factors, only a higher %TFA of ARA remained associated with behaviour difficulties at 5 years : OR[95% CI]=2.6[1.2-5.6], p=0.01.
Conclusion: the LC-PUFA status of very preterm infants fed with current standard diets was significantly different from of full-term infants. After adjusting for potential confounding factors, the ARA blood level was significantly associated with lower cognitive and behavioral difficulties at 5 years.
Introduction : les effets de la supplémentation en acides gras polyinsaturés à longue chaine (AGPI-LC) sur le développement neurologique des grands prématurés montrent des résultats discordants dans la littérature. Un suivi à long terme est rarement rapporté. Les objectifs principaux étaient d’étudier, chez les grands prématurés, l'impact de l’apport lipidique, évalué par l’étude du statut en AGPI-LC, sur le déficit cognitif et les troubles du comportement à 5 ans.
Méthodes : étude de cohorte prospective multicentrique avec un suivi longitudinal sur 5 ans. Les taux sanguins d’AGPI-LC étaient mesurés sur sang total à 36 semaines d'âge corrigé (AC) ± 1 semaine, exprimés en % des acides gras totaux (%AGT), et comparés à une cohorte contrôle de nouveau-nés à terme en bonne santé. Les associations entre le statut en AGPI-LC avec le déficit cognitif et les troubles du comportement à 5 ans étaient réalisées par une analyse univariée puis multivariée, ajustée sur les facteurs démographiques confondants (âgegestationnel, statut socio-économique, pays de naissance maternel, type de grossesse et comorbidités néonatales graves).
Résultats : 139 nourrissons étaient inclus. 102(73,4 %) avaient une évaluation à 5 ans. Les %AGT d'acides linoléique (LA) et alpha-linolénique (ALA) étaient 1,8 et 3,6 fois plus élevés chez les prématurés que chez les enfants nés à terme (p<0,001), alors que les %AGT d'acide arachidonique (ARA) et d'acide docosahexaénoïque (DHA) étaient 1,6 et 2,4 fois plus faibles (p<0,001). En analyse univariée, parmi les AGPI-LC, seul un %AGT plus élevé d'ARA était associé au déficit cognitif et aux troubles du comportement à 5 ans (p=0,002 et p=0,02). En analyse multivariée, les facteurs associés au déficit cognitif à 5 ans étaient, le %AGT plus élevé d'ARA (OR[95% CI] 1.7[1.1-2.6], p=0.02), un statut socio-économique précaire (sans emploi : OR[95% CI] 10.6[1.5-75.3], p=0,02 - femme au foyer : OR[95% CI] 7.1[1.1-47.3], p=0.04), une mère de nationalité non française (OR[95% CI] 4.9 [1.1-21.7], p=0.03) et des comorbidités néonatales graves (OR[95% CI] 8.6[1.4-50.7], p=0.02) . Après ajustement sur les facteurs confondants, seul un %AGT plus élevé d’ARA restait associé aux troubles du comportement à 5 ans : OR[IC 95%]=2,61[1,21-5,61], p=0,01) .
Conclusion : le statut en AGPI-LC des nourrissons grands prématurés à 36 semaines d’AC nourris avec les régimes actuels est significativement différent de celui des enfants nés à terme. Après ajustement sur les facteurs de confusion potentiels, le taux sanguin d'ARA à 36 semaines d'âge corrigé est significativement associé à des scores cognitifs et comportementaux plus faibles à 5 ans.
Méthodes : étude de cohorte prospective multicentrique avec un suivi longitudinal sur 5 ans. Les taux sanguins d’AGPI-LC étaient mesurés sur sang total à 36 semaines d'âge corrigé (AC) ± 1 semaine, exprimés en % des acides gras totaux (%AGT), et comparés à une cohorte contrôle de nouveau-nés à terme en bonne santé. Les associations entre le statut en AGPI-LC avec le déficit cognitif et les troubles du comportement à 5 ans étaient réalisées par une analyse univariée puis multivariée, ajustée sur les facteurs démographiques confondants (âgegestationnel, statut socio-économique, pays de naissance maternel, type de grossesse et comorbidités néonatales graves).
Résultats : 139 nourrissons étaient inclus. 102(73,4 %) avaient une évaluation à 5 ans. Les %AGT d'acides linoléique (LA) et alpha-linolénique (ALA) étaient 1,8 et 3,6 fois plus élevés chez les prématurés que chez les enfants nés à terme (p<0,001), alors que les %AGT d'acide arachidonique (ARA) et d'acide docosahexaénoïque (DHA) étaient 1,6 et 2,4 fois plus faibles (p<0,001). En analyse univariée, parmi les AGPI-LC, seul un %AGT plus élevé d'ARA était associé au déficit cognitif et aux troubles du comportement à 5 ans (p=0,002 et p=0,02). En analyse multivariée, les facteurs associés au déficit cognitif à 5 ans étaient, le %AGT plus élevé d'ARA (OR[95% CI] 1.7[1.1-2.6], p=0.02), un statut socio-économique précaire (sans emploi : OR[95% CI] 10.6[1.5-75.3], p=0,02 - femme au foyer : OR[95% CI] 7.1[1.1-47.3], p=0.04), une mère de nationalité non française (OR[95% CI] 4.9 [1.1-21.7], p=0.03) et des comorbidités néonatales graves (OR[95% CI] 8.6[1.4-50.7], p=0.02) . Après ajustement sur les facteurs confondants, seul un %AGT plus élevé d’ARA restait associé aux troubles du comportement à 5 ans : OR[IC 95%]=2,61[1,21-5,61], p=0,01) .
Conclusion : le statut en AGPI-LC des nourrissons grands prématurés à 36 semaines d’AC nourris avec les régimes actuels est significativement différent de celui des enfants nés à terme. Après ajustement sur les facteurs de confusion potentiels, le taux sanguin d'ARA à 36 semaines d'âge corrigé est significativement associé à des scores cognitifs et comportementaux plus faibles à 5 ans.
Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
---|---|
Licence |