Contexte : Le nombre de téléconsultations a explosé après la pandémie à SARS-COV2. Le suivi des pathologies chroniques est l’un des motifs les plus courants de recours à la téléconsultation. L’objectif de cette étude est de comprendre les circonstances conduisant les patients à avoir recours ou non à la téléconsultation pour effectuer le renouvellement de leur ordonnance avec leur médecin généraliste. Méthode : Réalisation d’une étude qualitative auprès de patients français âgés de dix-sept à soixante-treize ans. Méthode inspirée de la théorie ancrée avec des entretiens semi-dirigés enregistrés, entre mai 2022 et décembre 2022, auprès de patients ayant déjà pratiqué la téléconsultation. Résultats : Douze entretiens ont été réalisés. L’étude objective un cheminement depuis le patient novice-Isolé se sentant « déconnecté » et qui « n’a pas accès à son médecin traitant » avec une étape de changement nécessaire vers le statut d’être « connecté » pour « avoir accès à une plus grande offre de soin » et d’être « confiant ». Les patients qui valident cette double condition « expérimentent la téléconsultation » et deviennent « expert de leur santé ». Les téléconsultants ont tendance à banaliser le renouvellement et à consommer de la santé. Certains patients découvrent aussi les limites de la téléconsultation telles qu’être « vulnérable à une panne matérielle » ou un « être moins engagé en tant que patient dans sa pathologie ». Les patients « inquiets » et/ou « insatisfaits » n’accèdent pas à la téléconsultation et deviennent « Insatisfaits-Isolés ». Conclusion : Les patients ont donc dû adapter leurs habitudes de consultation pour pallier l’accès au soin jugé difficile. La téléconsultation de renouvellement apparaît davantage comme un bien de consommation qui a tendance à être banalisé. On peut s’interroger sur la place que doit occuper la téléconsultation dans le système de santé français et sur la façon de redonner du sens à la téléconsultation de renouvellement.