Introduction : il semble exister une corrélation entre incidence du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et exposition aux polluants atmosphériques. Ce lien dépend du type de polluant et de l’étiologie du SDRA. Le rôle des polluants atmosphériques dans la morbi-mortalité du SDRA est peu connu, particulièrement lors d’expositions aigües. La pandémie COVID-19 a été à l'origine d’un afflux de patient atteint de SDRA ainsi que de plusieurs confinements entraînants des variations des niveaux de polluants atmosphériques. L’objectif principal de cette étude est d’étudier la relation entre le nombre de jours sans ventilation mécanique au 28ème jour (VFD28) chez les patients atteints de SDRA lié au COVID-19 et l’exposition aigue aux polluants atmosphériques.  Méthodes : nous avons étudié l'exposition aux particules fines (PF2.5 et PF10), au dioxyde d'azote (NO2) et à l'ozone (O3) au cours des 7 jours précédent une hospitalisation pour un SDRA lié à COVID-19 dans 7 réanimations marseillaises. L'exposition moyenne sur un an à ces polluants atmosphériques a également été recueillie. Les dossiers hospitaliers ont été consultés pour ajuster nos analyses sur des facteurs économiques, sociaux et cliniques.  Résultats : de mars 2020 à mars 2022, 747 patients traités pour un SDRA lié au COVID-19 ont rétrospectivement pu être inclus dans notre étude. La VFD28 ne différait pas entre le groupe à forte exposition et le groupe à faible exposition concernant les PF2,5, PF10, NO2 et O3, même après ajustement. La mortalité au 28ème jour était de 26,4 % et ne différait pas entre les groupes. Les résultats concernant l'exposition chronique n'étaient pas non plus significatifs, même après ajustement.   Conclusion : dans une région d'Europe où le niveau de pollution atmosphérique est relativement faible, l'exposition aiguë aux polluants atmosphériques n'a pas été associée au nombre de jour libre de ventilation mécanique, ni à la mortalité à 28 jours chez des patients présentant un SDRA lié au COVID-19.