L’obésité et le surpoids, en constante augmentation ces dernières décennies, sont un problème majeur de santé publique. La prévalence de l’obésité a doublé depuis 1997, et quadruplé chez les 18-24 ans. La prise en charge de cette « épidémie du XXIème siècle » ne peut être efficace tant que ses causes ne sont pas clairement élucidées. Cette thèse traite tout d’abord de la régulation de la prise alimentaire, puis des facteurs impliqués dans le surpoids et l’obésité. Plusieurs résultats ont été obtenus suite à ce travail. Tout d’abord, l’organisme peut adapter les apports à ses besoins grâce à un fin système de régulation. Ce dernier est centré par l’hypothalamus et repose sur des circuits neuronaux et métaboliques complémentaires. Ensuite, il existe des facteurs intrinsèques au patient interférant avec cette régulation physiologique. Les principaux retrouvés dans la littérature sont les mutations génétiques de gènes codant pour la voie de la satiété, l’altération de la diversité du microbiote intestinal, et la restriction de la prise alimentaire par un contrôle cognitif via les fonctions exécutives. Enfin, les individus sont également exposés à de multiples facteurs extrinsèques (environnementaux, familiaux). Actuellement, il a été démontré que l’industrie agroalimentaire (promoteur de régimes hypercaloriques et peu satiétogènes), les écrans (majorant la sédentarité), l’adversité dans l’enfance (facteur de risque de troubles de la gestion des émotions et de comportements compulsifs) et les perturbateurs endocriniens et polluants sont impliqués dans le surpoids et l’obésité observables à l’échelle mondiale. Cette revue de la littérature ouvre des perspectives sur la prise en charge de l’obésité et du surpoids. L’intrication des facteurs rend ces pathologies complexes et nous rappelle l’importance d’une approche spécialisée par des soignants formés. La place du médecin généraliste dans la prévention est essentielle afin d’alerter le patient sur les facteurs de risque de l’obésité et d’éviter la survenue de ces pathologies chroniques.