Les algues dans les compléments alimentaires : intérêts et dangers
Résumé
In a world in search of naturalness, and in a context of clear ecological orientation, algae are presented as interesting bio-resources from a nutritional point of view. The use of algal biomass in the food market is growing rapidly in Europe. This craze is leading to a gradual expansion in the number of species marketed as foods or dietary supplements. In France, these algae are listed by regulation in the 2014 "Plantes Order" and are considered, with a few exceptions, to be "Novel Food" in Europe. As such, they require pre-market authorization before they can be used in the European Union. While the nutritional value of algae and cyanobacteria is well established, more detailed studies are needed on their therapeutic value. In the case of spirulina, a number of studies have pointed to its beneficial effect on lipid profiles, as well as its hypoglycemic properties. Klamath algae, more recently commercialized, has a promising ability to modify cell flow, particularly in the field of oncology. The algae Odontella aurita and Ecklonia bicyclis are known for their antioxidant effect, and their natural compound origin and ability to effectively trap free radicals make them attractive. As for Laminaria japonica, the molecule of interest it contains, fucoidane which has shown anti-infectious activity, also needs further research. Finally, Schizochytrium stands out for its high omega-3 content. However, the presence of algae in food supplements raises concerns about the risk of contamination. Indeed, their ability to absorb heavy metals and other environmental contaminants, or the presence of cyanotoxins, may pose a risk to consumers. An important step in ensuring the safe consumption of food supplements is to systematically assess the level of contamination of algae used in food supplements, and this must be the subject of appropriate safety guidelines. Regulatory bodies, notably the DGCCRF, are responsible for ensuring that food supplements are safe for human consumption, and that product claims are backed up by scientific evidence.
Dans un monde à la recherche de naturel et dans un contexte d’orientation écologique certain, les algues se présentent comme des bio ressources intéressantes sur le plan nutritionnel. L’utilisation de la biomasse algale dans le marché alimentaire est en pleine croissance en Europe. Cet engouement conduit à une extension progressive du nombre d’espèces mises sur le marché comme aliments ou compléments alimentaires. En France, ces algues sont listées réglementairement dans l’ « Arrêté Plantes » de 2014 et sont considérées, à quelques exceptions près, comme des « Novel Food » en Europe. À ce titre, elles doivent faire l’objet d’une autorisation préalable à la mise sur le marché avant de pouvoir être utilisées dans l’Union Européenne. Aussi, si l’intérêt nutritionnel des algues et des cyanobactéries n’est plus à prouver, des études approfondies doivent en revanche être réalisées concernant l’intérêt thérapeutique. Si l’on considère la spiruline, son intérêt sur le profil lipidique ainsi que ses propriétés hypoglycémiantes sont évoqués dans plusieurs études. L’algue Klamath, plus récemment commercialisée, présente une aptitude à modifier le flux cellulaire qui semble prometteuse, notamment dans le domaine de la cancérologie. Les algues Odontella aurita et Ecklonia bicyclis sont connues pour leur effet antioxydant. Leur provenance d’un composé naturel ainsi que leur capacité à piéger les radicaux libres de manière efficace les rendent attractives. À propos de Laminaria japonica, la molécule d’intérêt qu’elle contient, le fucoïdane qui a montré une activité anti-infectieuse, doit aussi faire l’objet de recherches supplémentaires. Enfin, Schizochytrium se distingue tout particulièrement par sa richesse en oméga 3. Cependant, la présence d’algues dans les compléments alimentaires soulève des préoccupations quant au risque de contamination. En effet, leur capacité à absorber des métaux lourds et d’autres contaminants de l’environnement ou la présence de cyanotoxines peut constituer un risque pour le consommateur. Une étape importante dans la sécurisation de la consommation des compléments alimentaires consiste à évaluer systématiquement le niveau de contamination des algues utilisées dans les compléments alimentaires, et doit faire l’objet de directives de sécurité appropriées. Des organismes de réglementation et notamment la DGCCRF sont à ce titre tenus de veiller à ce que les compléments alimentaires soient sûrs pour la consommation humaine et que les allégations faites sur les produits soient étayées par des preuves scientifiques.
| Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
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