Ce mémoire analyse les récits concernant le Risorgimento dans les manuels d'Histoire italiens édités entre 1923 et 1962. Il montre l'existence d'une continuité historiographique ainsi que pédagogique entre les manuels publiés durant la période fasciste et ceux de la période républicaine. Ainsi, les interprétations de l'unification italienne faites par l'ensemble du corpus se réfèrent à la culture mémorielle forgée par les élites libérales après la proclamation du royaume unitaire. Les évolutions historiographiques présentes dans les manuels sont lentes et minoritaires, l'essentiel du récit conservant son rôle de roman national. Il reste articulé autour des mêmes grandes figures et l'écriture adopte ouvertement une position défendant l'unification comme un événement nécessaire et bénéfique pour l'Italie. Cette étude met également en lumière la formation civique promue par ces manuels à travers l'enseignement du Risorgimento, promouvant non seulement l'amour de la patrie et de la monarchie, pour la période fasciste, mais également une vision de l'organisation de la société ainsi que participant à la construction de catégories genrées.