Introduction : les soins palliatifs sont depuis des années au cœur de nombreuses polémiques qu’elles soient politiques, médiatiques, éthiques, associatives ou médicales. En France, une grande majorité de la population exprime le souhait de terminer sa vie à domicile. Cette réalité soulève de nombreuses difficultés, étant donné que les médecins généralistes sont les acteurs essentiels de cette pratique. La région du Var, caractérisée par une population de plus en plus vieillissante est susceptible de connaître une augmentation significative de la demande de soins palliatifs. L’objectif de cette étude est de mieux comprendre comment les médecins généralistes perçoivent les aspects spécifiques de la pratique de soins palliatifs en se concentrant sur les enjeux émotionnels, étiques, et pratiques auxquels ils font face lors de la prise en charge patients en fin de vie à domicile. Méthode : une étude qualitative a été réalisée à partir de l’analyse de 10 entretiens semi-dirigés de médecins. Résultats : les médecins généralistes affichent une perspective globalement positive à l’égard des soins palliatifs à domicile, mettant en avant la priorité accordée au patient. Ces soins sont alignés sur les principes de la médecine générale définis par la WONCA, avec un accent sur la prestation de soins globaux qui respectent l’autonomie du patient. Cette approche renforce la relation médecin-patient, favorisant une continuité des soins et une prise en compte holistique. Cependant, l’intégration de la famille dans les soins palliatifs à domicile s’avère complexe et exige une communication transparente. Les médecins généralistes se trouvent confrontés à des contraintes de disponibilité limitée, ce qui rend la coordination des soins plus difficile. Les médecins généralistes éprouvent également des appréhensions liées à leur manque de connaissances en matière de soins palliatifs dues à un manque de formation, tout en reconnaissant l’importance de répondre aux souhaits des patients. Les médecins expriment le désir d’une meilleure communication avec les équipes d’HAD, même si certains ressentent un sentiment d’exclusion. Conclusion : les soins palliatifs à domicile reposent sur une approche centrée sur le patient mais font face à des défis tels que la disponibilité des médecins, le manque de connaissances, et la communication. Pour améliorer ces soins, une communication renforcée, un meilleur accès aux ressources, et la formation des médecins sont suggérés comme axes d’amélioration.