La résistance des strongles gastro-intestinaux à l 'éprinomectine (EPN) est une problématique majeure dans les élevages ovins laitiers en France, particulièrement depuis 2018. Les Pyrénées-Atlantiques, deuxième bassin ovin laitier français sont particulièrement affectés. Cette thèse s'est organisée en deux temps. Tout d'abord, un diagnostic de la résistance d'Haemonchus contortus aux avermectines dans cinq élevages du département a été établi grâce à des tests de réduction d'excrétion fécale d'œufs et des dosages sériques d'EPN. Puis, nous avons évalué l'efficacité d'un protocole innovant de traitement ciblé sélectif (TCS) sur deux années consécutives dans deux élevages ovins laitiers du département sensibles à l'EPN. Les primipares sont traitées systématiquement et le choix des multipares à traiter a été laissé aux éleveurs selon des critères simples : état corporel, souillures fécales sur l'arrière train, état de la laine ... Cette étude a confirmé la pertinence de l'utilisation de l'âge et de la note d'état corporel comme critère de traitement. Les brebis traitées excrètent significativement plus que les brebis non traitées dans 3 cas sur 4. A l'inverse, la production laitière ne semble pas être un critère pertinent de sélection des animaux à traiter à un stade de lactation avancé. A l'avenir, le TCS pourrait faire partie intégrante des mesures de contrôle du parasitisme en élevage ovin laitier afin de préserver l'efficacité de l'EPN.