Comportements répétitifs chez le chien : étude éthologique et identification de biomarqueurs génétiques - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance
Mémoires Année : 2023

Repetitive behaviors in dogs : ethological study and identification of genetic biomarkers

Comportements répétitifs chez le chien : étude éthologique et identification de biomarqueurs génétiques

Résumé

Abnormal repetitive behaviors encompass a set of behavioral symptoms that are still poorly understood, although common in the canine species. They are grouped into different categories : self-mutilation, locomotion, predation, neurological, hallucinatory, oral, social, or sexual. Phenomena of continuity and association seem to exist between these different categories. Although the pathophysiology is complex, dysfunction in cortico-striatal circuits and dopaminergic and serotonergic systems seems to be involved, as in humans. Furthermore, a multifactorial etiology links repetitive behaviors to environmental factors (such as frustration and chronic stress) as well as genetic predispositions. Some behavioral comorbidities and certain environmental factors (such as decreased intake of vitamin B6, aggression, separation anxiety, or a "negative" training method) are associated with repetitive behaviors, while others are only suspected to be associated (such as the owner's experience with another dog, single-person households with the presence of other animals, a "fearful" temperament, noise phobia, physical activity, decreased cognitive abilities, or poor sleep quality). Diagnosis requires a focused anamnestic and clinical collection, particularly through the exclusion of all organic causes. Ancillary tests (MRI, electroencephalogram) may be necessary, especially to rule out a focal epileptiform seizure. Depending on the severity, treatment will be based on behavioral therapy, sometimes supplemented with medication. The prognosis varies. Preventive measures, such as positive interactions and an environment meeting the physiological needs of the animal, are recommended. However, few markers allow for the diagnosis of the origin of these repetitive behaviors, justifying the interest in biomarkers, particularly epigenetic ones. In collaboration with the Institute of Psychiatry and Neuroscience in Paris, this prospective longitudinal study over three months, involving 21 dogs with abnormal repetitive behaviors and their associated comorbidities, aimed to determine the association of demographic, environmental, and developmental factors. Despite certain biases, our study showed that dogs exhibiting behavioral symptoms such as repetitive behaviors spontaneously evolved into two distinct categories: improvement (57%) or worsening (43%), with a follow-up of approximately 3 months. Among the demographic, environmental, and clinical factors, we identified certain parameters favoring the improvement of behavioral symptoms: the disappearance of signs of discomfort in the presence of unfamiliar humans or dogs, a body condition score indicating overweight, the presence of other animals in the household, and episodes of intra-specific fights. On the other hand, the worsening of behavioral symptoms was associated with a body condition score indicating underweight, an increase in the number of outings, interaction difficulties with unfamiliar people and dogs leading to aggravation. Additionally, we noticed that some dogs exhibited separation anxiety earlier than the onset of abnormal repetitive behaviors. Larger-scale studies, combined with a comprehensive approach to exclude organic disorders (especially neurological ones) and considering the impact of stress on the studied behavioral symptoms, would provide a better understanding of the evolution of behavior disorders in dogs. A blood sample bank has been established to analyze the degree of DNA methylation in 6 dogs, 3 of which showed improvement and 3 others showed worsening of behavioral symptoms over 3 months. The analyses are ongoing and will be the subject of future work.
Les comportements répétitifs anormaux regroupent un ensemble de symptômes comportementaux encore peu compris, bien que fréquents dans l'espèce canine. Ils sont regroupés en différentes catégories : auto-mutilation, locomotion, prédation, neurologique, hallucinatoire, oral, social ou sexuel. Des phénomènes de continuum et d'association semblent exister entre ces différentes catégories. Bien que la physiopathologie soit complexe, un dysfonctionnement dans les circuits cortico-striaux et les systèmes dopaminergiques et sérotoninergiques semble être en cause, comme chez l'Homme. De plus, une étiologie multifactorielle relie les comportements répétitifs à des facteurs environnementaux (tels que la frustration et le stress chronique) ainsi qu'à des prédispositions génétiques. Certaines comorbidités comportementales et certains facteurs environnementaux (tels qu'une diminution d'apport en vitamine B6, l'agressivité, l'anxiété de séparation ou aussi une méthode d'éducation « négative ») sont associées aux comportements répétitifs, tandis que d'autres sont uniquement suspectés d'être associés (tels que l'expérience du propriétaire avec un autre chien, des foyers avec une seule personne et la présence de congénères, le tempérament « peureux », la phobie des bruits, l'activité physique, une diminution des capacités cognitives ou encore une mauvaise qualité de sommeil). Le diagnostic nécessite un recueil anamnestico-clinique orienté, notamment par l'exclusion de toutes causes organiques. Des examens paracliniques (IRM, électro-encéphalogramme) peuvent être nécessaires, notamment pour exclure une crise épileptiforme focale. Selon la gravité, le traitement s'appuiera sur une thérapie comportementale, parfois complétée par une thérapie médicamenteuse. Le pronostic est variable. Des moyens de prévention, tels que des interactions positives et un environnement répondant aux besoins physiologiques de l'animal, sont préconisés. Cependant, peu de marqueurs permettent de diagnostiquer l'origine de ces comportements répétitifs, justifiant l'intérêt des biomarqueurs, notamment épigénétiques. En collaboration avec l'Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris, cette étude prospective longitudinale sur trois mois, portant sur 21 chiens atteints de comportements répétitifs anormaux et de leurs comorbidités associées, avait pour but de déterminer l'association de facteurs démographiques, environnementaux et développementaux. Malgré certains biais, notre étude a montré que les chiens présentant des symptômes comportementaux tels que les comportements répétitifs évoluaient spontanément en deux catégories distinctes : une amélioration (57 %) ou une aggravation (43 %), avec un suivi d'environ 3 mois. Parmi les facteurs démographiques, environnementaux et cliniques, nous avons mis en évidence certains paramètres allant dans le sens de l'amélioration des symptômes comportementaux : la disparition de signes d'inconfort en présence d'humains ou de chiens étrangers, une note d'état corporel en faveur d'un surpoids, la présence d'autres animaux dans le foyer, des épisodes de bagarres intra-spécifiques. D'un autre côté, l'aggravation des symptômes comportementaux était associée à une note d'état corporel en faveur d'un sous-poids, une augmentation du nombre de sorties, des troubles d'interactions face à des personnes et des chiens étrangers évoluant vers l'aggravation. De plus, nous avons remarqué que certains chiens présentaient une anxiété de séparation plus précocement que l'apparition des comportements répétitifs anormaux. Des études à plus grande échelle, associées à une démarche exhaustive d'exclusion de troubles organiques (notamment neurologiques) et prenant en compte l'impact du stress sur les symptômes comportementaux étudiés, permettraient d'obtenir une meilleure compréhension de l'évolution des troubles du comportement chez les chiens. Une banque d'échantillons sanguins a été établie pour analyser le degré de méthylation de l'ADN chez 6 chiens, dont 3 ont montré une amélioration et 3 autres, une aggravation des symptômes comportementaux sur 3 mois. Les analyses sont en cours et feront l'objet d'un travail ultérieur.
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Antonin Forestier. Comportements répétitifs chez le chien : étude éthologique et identification de biomarqueurs génétiques. Médecine vétérinaire et santé animale. 2023. ⟨dumas-04302240⟩
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