Introduction : la santé émotionnelle des pères est une préoccupation actuelle. Dans les 1000 premiers jours c’est un enjeu de santé publique permettant un équilibre familial favorable au développement de l’enfant. Huit à 10% des pères font une Dépression Post-Natale, cependant la question du Blues Post-Partum (BPP) n’a été que très peu étudiée contrairement à la mère. Nous avons investigué la prévalence et les facteurs de risque d’un BPP chez des pères. Matériels et méthodes : une étude descriptive multicentrique a été réalisée dans des maternités de la région Sud. L’état émotionnel de pères volontaires a été comparé en utilisant le Maternity Blues Questionnaire suite à la naissance de leur enfant. Résultats : 150 pères ont participé. Un peu moins d’un père sur deux présente un BPP après la naissance de son enfant (41%). Une grossesse non désirée (p=0,001), ne pas être en couple avec la mère de l’enfant (p=0,020) et une naissance par césarienne (p=00011) surtout si elle était programmée (p=0,00005) sont des facteurs de risques très significatifs de la présence d’un BPP. La précocité du BPP à J0 est également significative (p=0,008), comparée à la survenue chez la mère. 26% des pères ont présenté un BPP d’intensité classique et sévère pour 17% d’entre eux. La sévérité est très significativement influencée chez le père par une hospitalisation du nouveau-né (p=0,0001), un antécédent de dépression (p=0,00006), un faible niveau d’étude et la parité. Conclusion : le BPP du père existe et a une prévalence importante. Il est plus précoce que celui de la mère et repose également sur des facteurs de risques biologiques et socioéconomiques. Des groupes de paroles précoces pour les pères à la maternité dans les 3 jours suite à la naissance de leur enfant pourraient être proposés pour évaluer l'action d’une prise en charge du BPP paternel.